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La violence juvénile : Peut-on parler d’une crise de communication ?

La violence n’est pas propre aux sociétés contemporaines .Elle existe, certainement, depuis l’aube des temps sauf qu’à l’ère des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), nos yeux sont envahis par des images, des vidéos témoignant des actes violents venant des quatre coins du monde .A titre d’exemple, les usagers des réseaux sociaux, nombreux le sont bien sûr, finissent par se demander, chaque jour, pourquoi notre époque est de  plus en plus violente. Le citoyen se sent, plus que jamais, terrorisé alors qu’il est bien installé devant son ordinateur ou son smart phone .En revanche, au Maroc, nous entendons souvent que ce fléau est un intrus ; ce qui n’est pas bien entendu vrai. La violence est un « être  vivant », elle se développe et elle prend des formes différentes suite aux changements qu’une société donnée peut subir .Elle n’est pas non plus un fait propre à une telle ou telle société. Néanmoins, nous pouvons parler des sociétés moins violentes que d’autres, des sociétés où la violence est réduite grâce à la politique sécuritaire mise en place, des sociétés où le système éducatif  et le système axiologique contribuent grandement à aider les jeunes et à les accompagner.

Admettons qu’elle soit un phénomène étrange à la société marocaine, il est temps assurément, d’oser  dire que la violence chez les jeunes n’est que, en grande partie, un fruit des fautes, des croyances des adultes. En effet, nous nous accordons tous à dire que rien ne justifie un  acte violent .Toutefois, il ne faut pas négliger  notamment que  tout acte violent n’est pas un fruit du hasard.

La violence chez un jeune, à notre sens, est un processus d’aboutissement d’un acte de communication où le jeune qualifié violent est rejeté consciemment ou  inconsciemment par l’adulte (parents, société ….) ,qui d’entre nous n’a jamais entendu un père, un enseignent, un responsable blâmant nos jeunes en disant que cette génération est tellement indifférente, cette génération est fainéante, cette génération est insupportable ,cette génération est perdue et sans repères …Ces déclarations sont des refrains d’une chanson que les adultes chantent chaque jour pour se soulager .Pour être clair, les adultes sont constamment à la quête  des justifications ,quoiqu’elles soient  fallacieuses , pour se « débarrasser » de leur responsabilité , de nier leur part dans la naissance de ce monstre qui menace la société. Par ailleurs, ce genre de  déclarations créent un fossé  entre une génération qui se croit savante et une génération souvent désignée de doigt alors que accepter, recevoir sa cible est une condition sine qua non de la réussite d’une situation de communication .La violence n’est alors qu’un moyen adopté ,progressivement, par les jeunes pour exprimer leur refus de cette situation de crise de communication  faite bien évidemment des mains des adultes.

Loin de vouloir affirmer que la crise de communication entre les jeunes et les adultes est la seule cause qui est  à l’origine de la violence juvénile, notre ambition est de faire de cet article une sorte d’invitation à revoir notre mode de communication avec les jeunes, repenser les liens que nous créons avec eux .Descendons de l’eldorado, arrêtons  de répéter sans cesse à  « notre époque, nous étions » .Il est temps de réagir correctement pour aider  nos jeunes  et surtout à  les sauver .

 Rappelons-le que rien ne justifie un acte violent, rappelons-le que la violence chez un jeune est une responsabilité partagée.

*Ahmed KHRAZI, Doctorant en communication

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