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Ronaldinho, l’hédoniste qui laisse une pointe de frustration à ses fidèles

Ronaldinho a comblé les amoureux du ballon rond avec son génie et sa manière de vendre du rêve ballon au pied. Mais le Brésilien a aussi laissé sur sa faim nombre de fans en déclinant trop vite en raison de son hygiène de vie. Les deux étaient cependant sûrement indissociables.

Il a foulé les pelouses comme il voit la vie. Avec l’envie de prendre du plaisir. De se régaler. Sur et hors des terrains, Ronaldinho a toujours eu cette désinvolture qui le caractérise tant. Il ne jouait pas seulement pour gagner. En bon hédoniste du football. Et c’est ce qui le rendait si spécial. Qu’il avait tant de fidèles. Mais quand on se retourne sur sa carrière, il reste une petite pointe de frustration. On aurait tant aimé le voir plus longtemps au top physiquement pour parvenir à développer son jeu le plus abouti durant de longues saisons encore.

 La carrière de Ronaldinho a bien sûr de quoi faire des envieux. Avec ses titres en club et en sélection, son armoire à trophées est bien remplie. Il y a la Coupe du monde 2002, la Copa America 199, la Ligue des champions 2006, la Copa Libertadores 2013 ou encore Liga et la Serie A. Et le Ballon d’Or qu’il a décroché en 2005. Il est d’ailleurs le seul à s’être offert tous ces titres. Mais au final, combien de temps Ronaldinho a-t-il été à la hauteur de son talent ? Quelques années. Cinq peut-être. Pas plus. Jusqu’à 2006. C’est peu. Trop peu. Pour être totalement honnête, on aurait bien repris d’autres doses de Ronnie.
Ronaldinho avec le FC Barcelone

Pouvait-il en être autrement ?

Sur une prise de balle, une inspiration, un geste, le Brésilien avait cette capacité rare à faire rêver un stade. Quand il touchait le ballon, une partie du public retenait son souffle. Attendant que son génie s’exprime. Car Ronaldinho n’était pas de la même trempe que le commun des footballeurs. Avec son talent hors norme, il avait cette aptitude si précieuse à créer, à inventer le football. A sortir de la magie de ses crampons. C’est simple, il est de ceux qui donnent envie de ne pas rater un match de leur équipe au cas où ce soit la rencontre choisie pour exprimer pleinement ses talents.

En y repensant, il a sûrement pris beaucoup du plaisir à faire ses tours. Mais on a en a pris autant à le regarder les faire. Il était même difficile de ne pas apprécier sa manière de jouer, de concevoir le football. De se délecter en observant sa façon de traiter le ballon. Même ses pires adversaires se sont d’ailleurs inclinés devant son génie, à l’image du stade Bernabeu qui lui a réservé une ovation alors qu’il évoluait au FC Barcelone. Le souci, c’est que l’ancien Parisien n’est pas seulement un hédoniste sur les pelouses. Il l’est aussi dans la vie. Et il l’a été tout au long de son voyage dans le monde professionnel du ballon rond. Ce n’est pas un mal. Mais cela a gâché la suite de sa carrière.

A s’égarer dans des soirées, Ronaldinho n’est pas parvenu à garder le rythme, le physique ou l’envie que l’exigence du haut niveau requiert. Au fil des années, il n’est devenu qu’un intermittent du spectacle, loin du Ronnie de Barcelone. Sur un match, un geste, il se rappelait certes aux bons souvenirs de ses adorateurs. L’image faisait alors le tour du monde. De quoi soulager certains de ses admirateurs en manque. Mais c’était bien maigre. Alors que sa carrière est maintenant à conjuguer au passé, une question reste cependant : quel aurait pu être sa carrière si sa vie extra-sportive n’avait pas limité son talent et son génie ? Mais la vraie question est peut-être tout autre : le génie de Ronnie pouvait-il s’exprimer sans son désir de jouir de la vie ? On en doute. Et au final, on est déjà ravi d’en avoir profité pendant quelques années. Même si une pointe de frustration demeure.

 

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