Culture، Slider

Le Maroc veut savoir comment le fossile de dinosaure vendu au Mexique est sorti du territoire

Suite à la médiatisation de la vente d’un fragment de queue de dinosaure cette semaine au Mexique, le gouvernement marocain mène l’enquête pour déterminer comment celle-ci a pu sortir du territoire national.

Selon le ministre de l’Énergie et des Mines Aziz Rabbah, interrogé par l’agence de presse espagnole EFE, le Maroc cherche actuellement à vérifier l’authenticité des informations concernant ce fossile présenté par la maison de vente aux enchères mexicaine Morton comme provenant du Maroc. Si ces informations s’avèrent vraies, le Maroc enquêtera sur la manière dont le squelette est sorti du territoire, a précisé le ministre.

Interrogé par le HuffPost Maroc, le directeur général de la direction de la géologie au ministère de l’Energie et des Mines, Ahmed Benkhaldim, confirme que son département « est en train de préparer un communiqué de presse pour éclairer l’opinion publique sur cette affaire », et que celui-ci devrait être publié « très prochainement ».

Le fossile, datant de la période du Jurassique, figurait parmi les lots du catalogue d’une vente aux enchères qui s’est tenue mardi 16 janvier à Mexico. Il a été acheté mardi soir par un acquéreur mexicain qui a requis l’anonymat, pour la somme de 1,8 million de dollars, comme le précise la maison Morton sur son site. Une partie des fonds de cette vente doit servir à reconstruire des écoles mexicaines endommagées par le tremblement de terre qui a frappé la capitale du Mexique en septembre dernier.

La queue de dinosaure, qui mesure 4 mètres et pèse 180 kilos, provenait d’une galerie d’art mexicaine spécialisée dans les minéraux et fossiles, la Pietra Gallery. Contactée par le HuffPost Maroc, la chargée de relations publiques de la galerie, Tatiana Romera, a indiqué que cette pièce avait été acquise aux Etats-Unis à une société américaine, sans vouloir préciser le nom de celle-ci pour des raisons de confidentialité. Le fossile « faisait partie d’une de leurs vieilles collections », a-t-elle précisé, expliquant que « la pièce a été importée au Mexique et assemblée par l’équipe de designers » de la galerie.

De son côté, la responsable du département des antiquités de la maison Morton, Fernanda Becerril, a indiqué au HuffPost Maroc que le fossile, trouvé au Maroc, a en effet été envoyé aux États-Unis, précisément dans l’Utah, où il a été assemblé, puis à la Pietra Gallery « qui a géré l’expédition vers Mexico ».

Cette affaire n’est pas sans rappeler la polémique née en février 2017 après l’annonce de la mise en vente, par l’Hôtel Drouot à Paris, d’un squelette de dinosaure -complet cette fois-ci- trouvé au Maroc et sorti illégalement du territoire. Le Maroc était parvenu à faire annuler la vente et le fossile devait regagner le territoire national.

Abdeljalil El Hassani Sbai, président délégué de l’Association pour la protection du patrimoine géologique (APPGM) qui s’était insurgée l’année dernière contre cette vente, a quant à lui confié au HuffPost Maroc que l’association ne dispose, pour le moment, « d’aucune information inédite » par rapport à ce que différents médias ont rapporté sur le dinosaure présenté au Mexique.

« Il semble toutefois que les pouvoirs publics, à l’instar du Zarafasaura (mis aux enchères l’année dernière, ndlr), prennent très au sérieux cette affaire et que des diligences sont entreprises pour s’assurer de l’origine et des conditions de sortie de la pièce en question. Notre association suit bien entendu de très près l’évolution de l’affaire », a-t-il assuré, rappelant que l’association lutte pour « la protection du patrimoine géologique et la mise en place d’une réglementation appropriée pour avoir, entre autres, une parfaite traçabilité des pièces d’origine marocaine ».

Le gigantesque reptile, qui appartient à la famille des Brachiosaures et vivait en Afrique du Nord il y a environ 165 millions d’années, a été baptisé « Atlasaurus », notamment en raison de sa provenance. Ses restes avaient été trouvés dans les années 80 dans l’Atlas, près d’Azilal.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *