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Après plusieurs greffes de la peau, Latefa quitte bientôt la clinique

Dans quelques jours, Latefa quittera la clinique où elle est hospitalisée. La jeune femme de 22 ans, dont le drame n’a pas laissé insensible l’opinion publique, a passé plus d’un mois clouée sur un lit pour subir les soins médicaux nécessaires à son état jugé grave. Torturée par une femme qui l’employait à Casablanca depuis près de deux ans, Latefa, venue de Zagora, pourra enfin envisager de se reconstruire.

À l’association INSAF, on se prépare à la sortie imminente de Latefa. « Nous sommes en train de nous préparer pour l’accueillir et la soutenir. Elle va beaucoup mieux et le traitement qu’elle a subi donne son effet », déclare au HuffPost Maroc le responsable du programme de lutte contre le travail des enfants à l’association, Omar Saadoun.

Latefa sera prise en charge par l’association, après avoir subi plusieurs chirurgies, surtout de greffe de la peau. « Elle a été soignée, mais il est difficile d’effacer les séquelles de ses blessures. Elle a eu plusieurs fractures et tout son corps présente des hématomes qui ne disparaîtront malheureusement pas », regrette l’assistante sociale bénévole de l’association, Amina Khalid.

Dans cette phase de reconstruction, le soutien psychologique du père sera indispensable à Latefa. L’homme, qui ignorait tout du clavaire de sa fille, avait été invité à une conférence de presse organisée par l’association le 19 janvier à Casablanca. Sauf qu’il n’a pas pu s’y présenter en raison du décès brusque de son frère qui l’hébergeait à Casablanca. Selon la famille, il aurait été très affecté par le terrible drame de sa nièce Latefa et succombé à une crise cardiaque.

Latefa devra faire preuve de force, car elle aura encore des traitements et des soins à suivre, ainsi que des séances de rééducation. « Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) prend en charge la majeure partie des frais médicaux dont Latefa a besoin », précise Omar Saadoun.

Dès que l’affaire a éclaté, le CNDH avait saisi le parquet de Casablanca. La femme qui employait la jeune fille avait été interpellée à son domicile et mise en détention. Elle est toujours derrière les barreaux de la prison de Oukacha, suite au refus du juge d’instruction de lui accorder la liberté provisoire qu’elle a demandé via son avocat.

Pour que l’affaire soit instruite, Latefa devra, à sa sortie de la clinique, raconter en détail le calvaire qu’elle a subi. « Elle devra, dès qu’elle peut, se présenter au juge d’instruction de l’affaire pour témoigner de ce qu’elle a vécu », précise Omar Saadoun. Par la suite, une date d’ouverture du procès sera fixée.

L’association INSAF s’est portée partie civile dans cette affaire et a d’ores et déjà désigné un avocat pour représenter Latefa.

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