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Business : le gouvernement veut mettre la France à l’anglais

Edouard Philippe a présenté vendredi un plan de sauvetage du commerce extérieur français, et souhaite notamment soutenir l’apprentissage de la langue des affaires.

Dans une économie qui redémarre, elle reste une plaie vive. La balance commerciale française est toujours plus déséquilibrée, la valeur des importations excédant très largement celle des exportations tricolores. Vendredi, Edouard Philippe a présenté un plan d’action pour remettre d’aplomb le commerce extérieur français, notamment en développant l’apprentissage de l’anglais chez les lycéens et les étudiants.

«Ce que nous voulons, c’est accélérer la transformation de cet apprentissage, a déclaré le Premier ministre.L’anglais est désormais la lingua franca, c’est comme ça. Il faut savoir parler anglais si on veut agir et bouger dans la mondialisation.» Le Premier ministre s’exprimait à l’Edhec Lille, une grande école de commerce déjà acquise à la langue des affaires : avant Edouard Philippe, plusieurs entrepreneurs avaient causé «business model», chanté la «creative France» et ses quelques «success stories».

Rééquilibrer la balance commerciale

Concrètement, l’Etat financera, pour chaque étudiant, une certification de son niveau d’anglais reconnue internationalement, de type Cambridge, IELTS ou TOEFL. En France, le prix d’un examen TOEFL est d’un peu plus de 200 euros. Au lycée, les cours d’anglais seront eux aussi «repensés dans une logique d’attestation du niveau de langue reconnu internationalement», l’objectif étant que chaque lycéen ait atteint, en terminale, un niveau B2 – correspondant à un niveau intermédiaire avancé.

Il y a urgence à rééquilibrer la balance commerciale, jugent l’exécutif et sa majorité. En 2017, celle-ci a atteint un solde négatif de 62,3 milliards d’euros. Ce résultat, en nette dégradation par rapport à 2016, est le pire depuis 2012. Il faut remonter à 2002 pour trouver un résultat (modestement) excédentaire du commerce extérieur français. Voilà des années que les gouvernements successifs sont au chevet du patient, à grand renfort de métaphores sportives («l’équipe France») ou militaires («la reconquête»). Et lorgnent avec envie sur un voisin allemand qui, fort de sa puissante industrie, a enregistré en 2017 un excédent de près de 245 milliards d’euros.

Un discutable rapport qualité-coût

Parmi les faiblesses de l’export tricolore, les économistes soulignent le discutable rapport qualité-coût des produits français, une culture économique peu portée sur l’international ou encore la complexité des dispositifs de soutien à l’exportation. Pour y répondre, Edouard Philippe a également annoncé vendredi la création d’un guichet unique placé sous la houlette des régions, et regroupant tous les acteurs de l’export, notamment les Chambres de commerce et d’industrie et l’agence publique Business France. L’Etat renforcera aussi différents outils d’assurance et de garantie, censés inciter les PME tricolores à se risquer à l’étranger.

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