Slider، Société

Affaire Taoufik Bouachrine: les avocats restent confiants quant à l’issue du dossier

JUSTICE – À quelques heures d’une nouvelle audience au parquet de Casablanca, ce lundi matin, les avocats du directeur de publication du journal Akhbar Al Yaoum, Taoufik Bouachrine, arrêté vendredi suite à des plaintes pour agressions sexuelles, se montrent confiants.

Au HuffPost Maroc, l’avocat Abdessamad Idrissi confie que le comité de défense du journaliste dispose « d’arguments juridiques » pour démonter l’accusation. « Taoufik Bouachrine affirme que les accusations dont il fait l’objet ne sont pas fondées. Il a d’ailleurs des arguments pour le montrer et nous disposons d’autres pour le défendre. En joignant nos arguments qui se complètent, nous avons de quoi être optimistes quant à l’issue de cette affaire ».

Aucun détail sur les plaintes ne filtre pour l’instant, secret de l’instruction oblige. « Une fois cette audition passée, le secret sera levé sur les PV et nous pourrons en dévoiler le contenu en toute liberté », ajoute l’avocat, qui précise que le comité de défense de Taoufik Bouachrine n’a pas encore pris connaissance de l’identité des présumées victimes ayant porté plainte contre le journaliste pour « des agressions sexuelles ». « Dans la loi, le terme même d’agression sexuelle n’est pas cité. Puisque c’est le procureur général qui signe les communiqués, on fait probablement allusion au crime du viol », déduit l’avocat.

Pour lui, « une hésitation » a été remarquée dès le déclenchement de l’affaire. L’avocat fait allusion aux deux premiers communiqués du procureur général publiés vendredi et samedi. Dans le premier, le parquet ne s’était pas avancé sur les raisons ayant motivé l’arrestation de Taoufik Bouachrine dans les locaux du journal, en se contentant de déclarer qu’elle intervenait dans le cadre d’investigations menées par la brigade nationale de la police judiciaire. Le parquet précisait que « pour préserver l’intégrité et le secret de la procédure et garantir la présomption d’innocence, l’objet de ces plaintes ne peut être divulgué à ce stade ».

Pourtant, ce secret a été levé dans le deuxième communiqué. Le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca y a souligné que l’arrestation de Taoufik Bouachrine a été motivée par plusieurs plaintes d’agressions sexuelles parvenues au parquet. « La police judiciaire poursuit ses investigations dans cette affaire, des victimes ont été auditionnées et l’enquête est toujours en cours », a-t-il ajouté.

Dans un troisième communiqué publié hier, le parquet a annoncé la prolongation de la garde à vue de Taoufik Bouachrine de 24 heures en raison de l’enquête toujours en cours et la programmation d’une nouvelle audition aujourd’hui.

« Nous ressentions toujours cette hésitation, hier, lorsque nous sommes allés voir Taoufik Bouachrine », précise Abdessamad Idrissi, qui affirme que le journaliste affronte ces accusations avec « un moral d’acier ». « Nous espérons, à présent, que le parquet rectifiera le tir », confie-t-il.

À la rédaction du journal Akhbar Al Yaoum et du site Alyaoum24, c’est également avec ce « moral d’acier » que l’équipe de Taoufik Bouachrine a décidé de poursuivre sa mission. Aucun arrêt de travail n’a eu lieu suite à l’interpellation de leur directeur. Les journalistes nous expliquent qu’ils tiennent ainsi à « exprimer leur soutien » à Taoufik Bouachrine. « Son arrestation a eu l’effet d’un séisme sur la scène médiatique et encore plus au sein de l’équipe qui tient à rester soudée. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le travail s’est poursuivi normalement », nous indique-t-on.

Que cette crise soit passagère et de courte durée, c’est ce que souhaite l’équipe de Taoufik Bouachrine. Dans son édition de ce lundi, le quotidien Akhbar Al Yaoumaffiche en première page un gros titre, « Terreur et stupeur », accompagné de la photo de Taoufik Bouachrine. La rédaction y dénonce « l’attaque dont a fait l’objet son directeur ».

En relatant cette arrestation, vendredi vers 17h par « environ vingt agents de police », le personnel composé de 103 employés, journalistes et techniciens se demande « si la ligne éditoriale du journal n’était pas la véritable cible ». La chronique quotidienne de Taoufik Bouachrine, qui occupe d’habitude le bas de la première page du journal, a laissé place au vide. Sur le site Alyaoum 24, une bande en haut porte le hashtag « #le journalisme n’est pas un crime », en attendant l’issue qu’aura cette affaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *