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Une clinique à Safi effectue le premier accouchement dans l’eau au Maroc

SANTÉ – Et si l’accouchement pouvait être jusqu’à 70% moins douloureux? C’est la promesse de la gynécologue Ghita Essouiti qui a effectué, mercredi 11 avril à Safi, un accouchement dans l’eau. Selon le médecin, c’est le premier du genre au Maroc.

 L’accouchement a duré 30 minutes et a nécessité un bassin d’eau spécialement conçu pour cette pratique, qui se chauffe complètement afin de maintenir une température égale à celle du liquide amniotique de 37 degrés Celsius.

“Les contractions ont commencé vers minuit”, raconte Docteur Essouiti au HuffPost Maroc. “La future maman était à deux centimètres de dilatation mais nous devions attendre jusqu’à ce qu’elle soit à quatre centimètres pour qu’elle s’allonge dans le bassin”, explique-t-elle.

 Une fois dans l’eau, les douleurs de la future maman avaient largement diminué, d’après le médecin, et la dilatation était complète en moins de trente minutes.

La position allongé a permis à la femme, plus souple dans l’eau, de pouvoir toucher la tête de son bébé dès qu’il a commencé à sortir. Un geste qui l’a motivé et l’a encouragée à pousser davantage, d’après le médecin. Dans une position d’accouchement normal, la femme n’aurait pas été capable d’effectuer ce geste.

Le bébé est sorti du ventre de sa mère “très facilement” et “sans choc thermique”. “Il a pleuré dès qu’il a mis la tête hors de l’eau et la maman a même pu coupé elle-même le cordon ombilical”, raconte Ghita Essouiti.

 

 

Le bassin a été installé dans la Clinique Nour de la mère et de l’enfant, il y a plus de deux ans. Cependant, aucune femme n’avait encore voulu s’essayer à cette méthode d’accouchement.

″À chaque fois qu’on le proposait aux femmes, elles n’osaient pas parce qu’elles ne le connaissaient pas cette pratique”, regrette Ghita Essouiti qui a effectué plusieurs formations d’accouchement dans l’eau à l’étranger.

Mais pour son premier enfant, cette primipare de 24 ans s’était bien documenté sur le sujet et avait tenu à accoucher de cette manière. Elle a ensuite fait le suivi avec le médecin pendant sa grossesse pour se préparer au jour J.

“Un accouchement, ça se prépare, qu’il soit dans l’eau ou pas, pour qu’il ne soit pas traumatisant ni pour la femme, ni pour pour le bébé”, souligne le médecin qui recommande aux futures mamans de faire de la marche ainsi que des exercices pour muscler leur périnée.

La gynécologue préconise aussi une alimentation saine lors de la grossesse et d’éviter de manger trop de sucre. “Au Maroc, on pense que la femme enceinte doit manger pour deux alors qu’elle doit se nourrir comme d’habitude pour que le bébé ne grossisse pas et puisse sortir plus facilement”, explique-t-elle.

L’expulsion est d’ailleurs plus facile dans l’eau puisque les muscles du périnée sont décontractés. La gynécologue souligne cependant que cette pratique comprend autant de risques que d’autres types d’accouchement.

L’accouchement dans l’eau évite également l’épisiotomie qui “traumatise la plupart des femmes” ou de recourir à la césarienne.

“Dernièrement, beaucoup de femmes font une césarienne parce qu’elles ont peur ou qu’elles ne veulent pas trop souffrir durant l’accouchement, alors que la césarienne est supposée être une méthode de sauvetage de la mère et du bébé. L’accouchement dans l’eau est donc une bonne alternative pour diminuer le taux de césarienne”, précise Essouiti.

Après la médiatisation de cet accouchement, la clinique Nour de la mère et de l’enfant a déjà reçu plusieurs demandes d’accouchement de parents non seulement de Safi mais également d’autres villes. Les futures parents devront compter entre 3000 et 6000 dirhams pour profiter de ce type d’accouchement.

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