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Mohammed VI: « La corruption n’est pas l’apanage de l’Afrique »

DISCOURS ROYAL – La lutte contre la corruption doit être érigée en priorité, car il s’agit du plus grand obstacle au développement économique et social et à l’épanouissement de la jeunesse, a affirmé le roi Mohammed VI, soulignant que cette lutte nécessite “un engagement politique sincère, une action publique soutenue et une forte implication civique”.

Dans un message royal adressé dimanche 1er juillet par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, au 31ème sommet de l’Union africaine (UA), qui se tient jusqu’à lundi à Nouakchott en Mauritanie sous le thème “Vaincre la corruption: une voie durable pour la transformation de l’Afrique”, le souverain a relevé que ce fléau n’est pas une fatalité africaine et ne représente pas l’apanage du continent. Il constitue “un phénomène mondial qui sévit dans les pays du Nord, comme dans ceux du Sud, et il risque de mettre à mal la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), décidés à l’échelle internationale”.

La lutte contre la corruption requiert “une mise en synergie de toutes les expériences et des expertises, dans le cadre d’une vision commune que partagent tous les partenaires”, a poursuivi le roi, notant que cette lutte “ne peut en aucun cas devenir une nouvelle forme de domination et de pression” et que “le bien de nos peuples passe par la prévention et la responsabilisation de tous les acteurs de nos sociétés”.

Inverser la tendance

Évoquant l’action du Maroc en matière de lutte contre la corruption, le roi a souligné que le royaume avait pris conscience des effets dévastateurs de la corruption et décidé de “ne ménager aucun effort” pour en venir à bout.

“Ayant ratifié, en 2007, la Convention des Nations Unies contre la corruption, le Royaume du Maroc a développé son arsenal institutionnel et juridique. Ainsi, nous nous sommes mis en conformité avec les standards internationaux”, a-t-il rappelé, ajoutant que le Maroc s’est doté, en 2015, “d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption, et a créé la Commission nationale anti-corruption, chargée d’assurer la mise en œuvre de cette stratégie”.

Cette stratégie vise, selon le souverain, à inverser, à l’horizon 2025, la tendance de manière visible et irréversible, à renforcer la confiance des citoyens, et à améliorer l’intégrité et le climat des affaires, tout en renforçant le positionnement du Maroc à l’international. “Devenue institution constitutionnelle, l’Instance nationale de la probité, de la prévention et la lutte contre la corruption, a récemment vu ses prérogatives élargies et sa mission de veille renforcée”, a-t-il précisé.

“La corruption pervertit les règles de la démocratie”

Le souverain a, à cette occasion, souligné que la corruption est un “mal endémique qui ronge les sociétés, mine les efforts qui conduisent vers l’émergence, et grève le pouvoir d’achat des citoyens”, et notamment des plus pauvres, notant que dans “certains secteurs d’activité, elle représente 10% du coût de production”.

“La corruption pervertit les règles de la démocratie et sape l’Etat de Droit; elle dégrade la qualité de vie et favorise la criminalité organisée, l’insécurité et le terrorisme”, a dit le roi, faisant remarquer que dans le combat contre la corruption, “certains pays de notre continent, et ils sont nombreux, obtiennent de meilleurs résultats que d’autres, parfois plus développés. Ces modèles nous engagent tous à suivre la même voie”.

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