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Suite à une vidéo choc dénonçant le décès d’un nourrisson, le ministère de la Santé nie toute responsabilité

Dans un état hystérique, un homme portant le cadavre d’un nourrisson, enveloppé dans une couverture, crie dans l’enceinte d’un hôpital. Il accuse l’établissement d’être à l’origine de la mort de son bébé, montrant une blessure à la tête de la fillette décédée. C’est ce que montre une vidéo choquante d’un peu plus d’une minute, qui a fait le tour des réseaux sociaux, et que nous avons choisi de ne pas partager.

Les faits remontent au dimanche 22 juillet, lorsqu’une femme enceinte est venue accoucher à l’hôpital “Mère et Enfant” du CHU Hassan II à Fès. La direction de ce centre hospitalier a réagi à cette vidéo en publiant, via le ministère de tutelle, un communiqué. Dans ce dernier, la direction précise que le décès du nourrisson est survenu après sa sortie de l’hôpital, affirmant que sa mère a été accueillie le dimanche aux urgences du service de maternité de l’hôpital “Mère et Enfant” alors qu’elle avait des contractions.

Le récit que rapporte la direction de l’hôpital indique que l’accouchement a eu lieu à 3h du matin du lendemain et qu’il s’est déroulé dans de bonnes conditions. Il s’agirait en l’occurence d’un accouchement normal dans lequel a été utilisé la ventouse obstétricale afin de le faciliter, précise la source, soulignant que tout de suite après l’accouchement, le médecin a procédé à une évaluation de la vitalité du nouveau-né de sexe féminin au moyen de la technique appelée “score Apgar” (standard international). Cette évaluation, affirme la direction, a montré que le nourrisson ne présentait aucune anomalie (score de 10/10), qu’il était “en très bonne santé” et ne suscitait, donc, “aucune inquiétude”. Et d’ajouter que sa mère se portait également très bien.

Que s’est-il alors passé? D’après la direction, c’est après avoir quitté l’hôpital, plus de quatre heures plus tard, que la famille du nouveau-né est revenue “en criant au scandale” au sein du service des urgences et portant le cadavre. “La famille a porté de graves accusations à l’encontre de l’hôpital”, estime la direction, précisant que ces accusations “ne sont fondées sur aucune preuve médicale ou démontrant une relation de cause à effet entre la présence de contusions superficielles sur la tête du nourrisson et son décès”.

Pour la direction de l’hôpital, “il est connu, dans le milieu médical, que ces contusions sont normales suite à l’utilisation de la ventouse obstétricale par pression et qu’elles disparaissent sans intervention médicale en moins d’une semaine”.

La même source tient, par ailleurs, à préciser, que la mère n’a pas été suivie médicalement durant sa grossesse par ce CHU et que la maternité “ne dispose d’aucun dossier médical du suivi de cette grossesse”. Et de conclure que “l’hôpital n’est pas responsable du décès de ce nourrisson” et qu’“il n’y a pas de lien de causalité, d’un niveau médical et scientifique, entre la technique d’accouchement et ses effets et le décès du nouveau-né”.

“C’est un cas difficile. Il faudra soumettre le cadavre à une autopsie pour connaître la cause du décès”, déclare au HuffPost Maroc le président du Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et à la vie, Ali Lotfi. Ce réseau dresse, annuellement, des rapports sur l’accès et les violations du droit à la santé. Ali Lotfi estime que si la famille a des doutes, il lui sera nécessaire de saisir la médecine légale pour les dissiper. “On ne peut pas spéculer”, lance-t-il, rappelant que le nourrisson, d’après la direction, a quitté l’hôpital en bonne santé et qu’il aurait pu subir un choc par n’importe quel moyen. “Seule une enquête pourra déceler ce mystère”, recommande-t-il.

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