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Projet de loi de finances 2019: les directives d’El Othmani à son équipe

Plus de travail et moins de dépenses. Le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, vient d’adresser aux membres de son équipe une note de cadrage portant sur l’élaboration du projet de loi de finances (PLF) 2019. Il y décrit les lignes directrices que chaque département devrait prendre en compte pour faire part au plus vite de ses propositions au ministère de l’Economie et des Finances en charge de le présenter officiellement dans les prochaines semaines.

El Othmani compte sur son équipe pour “une refonte globale et approfondie des programmes et politiques nationales”. En priorité: le soutien et la protection des couches sociales qui en ont besoin. C’est de la mise en place du nouveau modèle de développement dont il est question, pour le gouvernement appelé par son chef à concrétiser les directives contenues dans le discours royal de la fête du Trône. “Nous sommes appelés à nous pencher sur cette réforme dans les meilleurs délais en nous concentrant sur les initiatives urgentes que le roi a soulignées”, estime le chef du gouvernement dans cette note de cadrage.

Les priorités 2019 doivent ainsi s’articuler autour de politiques sociales en premier lieu. La note de cadrage met l’accent sur l’enseignement, la santé et l’emploi, mais aussi sur l’accélération du processus du dialogue social et l’appui au pouvoir d’achat des citoyens. En second lieu, le PLF devra ajouter à sa liste de priorités la poursuite des grands chantiers et stratégies sectorielles pour assurer les moyens qu’il faut à la croissance économique et soutenir l’investissement et l’entreprise. Les réformes et la préservation des équilibres macro-économiques arrivent en 3ème et 4ème position sur cette liste des priorités.

Social avant tout

Dans le détail, au volet santé, El Othmani fait part d’un constat décevant. Il reconnait que le citoyen n’a toujours “pas accès à des services médicaux de qualité dans des conditions préservant sa dignité”. “C’est l’un des plus grands  défis que nous nous devons de relever dans les prochaines années”, lance le chef du gouvernement. Plus urgent, le Régime d’assistance médicale (RAMED) n’accordera pas aux ministres plus de temps pour réparer “les défaillances” ayant gelé ce système. “Il faut travailler dès 2019 sur les dysfonctionnements d’application de ce régime et réviser radicalement la vision du système national de santé”, prévient El Othmani dans cette note de cadrage.

En matière de protection sociale, le PLF se doit, entre autres, de donner aux jeunes une place. C’est une politique intégrée des jeunes que les départements devront élaborer en concertation avec les organismes concernés. L’objectif sera “de trouver des solutions réalistes à leurs vrais problèmes surtout dans les régions rurales et les quartiers pauvres et périurbains”. Le gouvernement compte sur la société civile pour mettre au point des politiques publiques consacrées aux jeunes.

Quant au chômage que redoutent les jeunes, El Othmani promet de faire plus et mieux pour booster la création d’emplois. Il préconise des appuis budgétaires et des avantages fiscaux permettant d’atteindre ce but. L’économie sociale et solidaire devra accompagner les efforts de création d’emplois que ce soit par la voie de programmes ou par l’auto-emploi.

Des priorités et des équilibres

Au volet chantiers stratégiques, la note de cadrage souligne l’importance, pour le Maroc, de les poursuivre et de maintenir une cadence de croissance économique jugée positive cette année (3,6%). Le gouvernement accorde, entre autres, la priorité au chantier vital de l’eau. “Il faut achever l’élaboration du plan national de l’eau, prendre les mesures d’urgence nécessaires et mobiliser les moyens indispensables au traitement des cas d’insuffisance d’approvisionnement des habitants en eau potable”, dicte la note de cadrage.

Autre priorité, qui a fait parler d’elle récemment: la réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI). Le gouvernement est bien conscient que le coup de fouet royal doit donner lieu à du concret après l’approbation du projet de loi portant sur cette réforme par le conseil de gouvernement du 2 août . El Othmani mobilise son équipe pour une mise en oeuvre aussi rapide qu’efficace.

Aux réformes de la fiscalité, la retraite, la justice et la loi organique de loi de finances, la gestion des projets d’investissements publics porte, cette année, sur une nouvelle approche. Leur efficacité sur le terrain en termes d’emploi et d’impact social devra être prouvée désormais. Pour plus de transparence, El Othmani annonce une unification des procédures de suivi des réalisations et la mise en place d’un système numérique central au sein du ministère de l’Economie et des Finances.

Aux orientations stratégiques s’ajoutent les directives de rationalisation des dépenses. La note de cadrage appelle à une meilleure maîtrise des dépenses au sein des départements de l’Etat qui devront bientôt présenter leur PLF sectoriel. Ainsi, les seuils des dépenses liées aux fonctionnaires devront être respectés conformément à la loi. Les propositions des postes budgétaires devront, eux, être limités “aux besoins nécessaires pour garantir la qualité des services aux citoyens”.

Rationalisation des dépenses, El Othmani en fait une règle d’or appelant ses membres ”à réduire la consommation excessive des ressources en eau en adoptant la technique du goutte-à-goutte pour l’arrosage des espaces verts”. En d’autres termes, le chef du gouvernement veut que ses ministres servent de modèle.

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