Opinions

Lettre ouverte au ministre des affaires étrangères algérien

À l’attention du ministre des affaires étrangères de la République Démocratique Populaire d’Algérie

La révolution algérienne fut un modèle anti-colonial pour le tiers monde et l’impérialisme à la fois, qui a réuni des maghrébins convaincus pour arracher la jeune Algérie de l’occupation et rendre hommage au million de martyrs dévoué à ce destin universel. Le nationalisme marocain, dont la parole fut portée par Mohammed V, conditionnait le parachèvement de l’indépendance du Maghreb et de chaque État le composant à celui de l’Algérie.

Même dans les moments les plus hostiles entre le Maroc et l’Algérie officiels post-indépendance, votre prédécesseur à votre prestigieuse fonction, le Président Abdelaziz Bouteflika, faisait triompher l’esprit du passé et du destin commun, aussi bien à la guerre des sables en 1963, qu’à la mort du Roi Hassan II en étant le chef de file des compagnons de sa dépouille parmi les chefs d’états étrangers.

Les peuples sont unis par les liens de l’histoire, de la sociologie, de la culture, de la langue, de la religion, de la communauté migratoire, de la géographie, de l’espoir de quitter, sinon de se distinguer de la honte qui ronge le monde arabe par sa déchéance morale et civilisationnelle.

Toutes les réflexions politiques, technocratiques, économiques, sécuritaires, aussi bien militaires que policières, froides comme tièdes, collent à l’émotion collective pour imposer le dégel, la réconciliation, la concorde maghrébine aux agendas des deux États, pour affronter les défis du développement, peut être même de l’existence, dans un environnement violent et aléatoire dans lequel nous sommes les plus affaiblis mais en même temps les plus protégés.

Tous les économistes vous diront que notre développement passe par une interdépendance sud sud basée sur ce voisinage aidé par un paradigme commun, et non par une concurrence destructrice ou réductrice des acteurs de son champs d’évolution. Tous les juristes vous diront, une fois que vous continuez à penser que la méthodologie de l’élimination est efficiente pour la prospérité de votre produit, que ce chemin est celui d’infractions relatives à la concurrence déloyale ou la diffamation, sinon celui du droit international public qui cache dans sa légistique les notes martiales.

Au-delà du fait que vous soyez un illustre anonyme dans l’establishment algérien, que vous n’ayez aucune relation avec celui de la révolution algérienne, que vous n’ayez aucun fait d’arme qui puisse vous placer dans le cercle très privilégié de ceux qui se permettent l’écart de langage, que vous n’ayez pas compris que le temps est celui du rapprochement maroco-algérien de par la conjoncture et la raison, votre propos sur le Maroc est singulièrement haineux et ne représente que votre médiocrité isolée de la matrice idéologique de la révolution et du bea ba du fonctionnement économique des territoires que vous avez voulu, malencontreusement, ériger en référence discursive.

Cher Monsieur,

De par le manque de charisme et de formation qui vous caractérisent, et votre anonymat le plus emblématique, il est évident que vous incarnez cette tendance mondialisée du personnel étatique qui n’a pas épargné, vraisemblablement, notre jumelle algérienne.

Omar M. Bendjelloun*
Docteur en droit, Avocat
*Qui a toujours tenu à garder son « d » avant le « j » pour maintenir l’idée de l’amitié maroco-algérienne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *