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L’inflation de la Turquie dépasse 80 % après la baisse des taux d’intérêt

L’inflation annuelle de la Turquie s’est accélérée pour un 15e mois consécutif et après la baisse des taux d’intérêt pour atteindre 80,21 % en août, contre 79,6 % en juillet, selon les données publiées lundi par l’agence turque des statistiques.

En glissement mensuel, les prix à la consommation ont augmenté de 1,46 %, a indiqué l’agence.

Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis août 1998, lorsque l’inflation annuelle était de 81,4 % au moment où la Turquie luttait pour mettre fin à une décennie d’inflation chroniquement élevée.

L’inflation annuelle la plus élevée a été observée dans les transports, où les prix ont augmenté de 116,87 % en glissement annuel, malgré une baisse de 1,78 % des prix dans ce secteur en glissement mensuel. Dans le secteur clé de l’alimentation et des boissons non alcoolisées, les prix ont bondi de 90,25 %.

« Le plus gros problème auquel nous sommes confrontés actuellement est le coût de la vie », a reconnu mardi dernier le chef de l’État turc, qui refuse toutefois d’infléchir sa politique économique à neuf mois et demi de la prochaine élection présidentielle. L’opposition et bon nombre d’économistes soutiennent que l’agence nationale des statistiques sous-estime l’ampleur de l’inflation. Le Groupe de recherche sur l’inflation (Enag), qui comprend des économistes turcs indépendants, a estimé, lundi, que l’inflation avait atteint 181,4% sur un an en août.

L’inflation en Turquie s’est largement maintenue dans les chiffres uniques de 2004 à 2016. Mais les politiques qui ont privilégié la croissance économique et les prêts bon marché au détriment de la lire, qui a perdu 55% de sa valeur nationale, et de la stabilité des prix ont fini par déclencher des vagues d’inflation qui ont culminé avec l’explosion de cette année.

La Banque centrale a abaissé, mi-août, son principal taux directeur de 14% à 13% en dépit de l’inflation galopante.

Le gouvernement turc a relevé ses prévisions de croissance des prix à 65 % en 2022, contre 9,8 % précédemment, et ne prévoit un ralentissement qu’à environ 25 % l’année prochaine. Cette croissance ne devrait pas être inférieure à 10 % avant 2025.