L’ancien président de la Federal Reserve bank de New York, William Dudley, a souligné qu’une récession économique demeure “assez probable” aux Etats-Unis.
« Une récession est très probable simplement à cause de ce que la Réserve Fédérale doit faire” pour juguler l’inflation, a indiqué Dudley dans un entretien publié mardi par l’agence américaine Bloomberg.
Il a toutefois relevé que “si nous avons une récession, ce sera une récession induite par la Fed et la Fed peut y mettre fin en procédant à un assouplissement de la politique monétaire ».
La banque centrale américaine a relevé les taux d’intérêt de manière agressive l’année dernière pour freiner l’inflation la plus élevée depuis quatre décennies, s’engageant à continuerait d’agir pour circonscrire cette poussée inflationniste.
Dudley, conseiller principal de Bloomberg Economics, a en outre déclaré que la Fed devait augmenter suffisamment le taux de chômage pour ralentir l’économie afin de créer un ralentissement du marché du travail et de ramener l’inflation des salaires à un niveau compatible avec son objectif d’inflation de 2%.
“Parce que la banque centrale est celle qui gère le ralentissement, je ne pense pas qu’il y ait un grand risque d’un cataclysme d’instabilité financière qui pousse l’économie dans une profonde récession », a-t-il expliqué.
Plus des deux tiers des économistes de 23 grandes institutions financières s’attendent à ce que l’économie américaine connaisse un ralentissement cette année, selon les résultats d’un sondage réalisé par le Wall Street Journal. Parmi ces institutions financières figurent Barclays PLC, Bank of America Corp., TD Securities et UBS Group AG.
Selon ces économistes, plusieurs facteurs laissent présager une récession en 2023, dont un marché immobilier en déclin et le durcissement des prêts par les banques. « Nous prévoyons un ralentissement de la croissance du PIB mondial en 2023, entraîné par des récessions aux États-Unis et dans la zone euro », ont écrit les économistes de BNP Paribas SA dans les perspectives 2023 de la banque, intitulées « Steering Into Recession ».
Le principal coupable est la Réserve fédérale, d’après ces spécialistes, qui augmente ses taux depuis des mois pour tenter de ralentir l’économie et freiner l’inflation. Bien que l’inflation ait diminué récemment, elle est toujours bien supérieure à l’objectif souhaité par la Fed.