La Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Casablanca a condamné mercredi soir les deux accusés dans l’affaire du meurtre de Thami Benani à une peine de vingt ans de prison ferme pour chacun d’eux, ainsi qu’à une indemnisation de 600 000 dirhams pour les demandes en réparation civile.
Le verdict a été prononcé après les dernières plaidoiries de la défense des accusés et de la victime, marquées par un affrontement entre la défense d’un des accusés et l’avocate de la victime concernant le procès-verbal numéro 98.
Le président du tribunal, le conseiller Sghir Boutrfa, a écouté les derniers mots des accusés, deux jeunes hommes à l’âge mûr, qui semblaient fatigués et émus, réclamant leur innocence après avoir passé près de 4 ans derrière les barreaux.
La séance a duré environ cinq heures, tandis que les délibérations ont pris beaucoup de temps avant que les membres de la juridiction ne prononcent le verdict définitif dans cette affaire qui a suscité une grande attention du public.
La défense des accusés dans l’affaire du décès du jeune Thami Benani, Hassan Hassoun et Mohammed Sanaoui, ont plaidé l’acquittement de leurs clients, Hassan Hassoun justifiant sa demande par « l’absence d’intention criminelle ».
Hassoun a souligné lors de l’audience de mercredi que « la loi était claire lorsqu’elle a précisé qu’il n’y avait pas de crime en l’absence d’intention criminelle générale ou particulière », et dans le cas du décès de Benani, il n’y avait pas de meurtre ou de tentative de meurtre ».
Dans sa plaidoirie finale, il a également noté que le crime de meurtre « est commis par violence, et dans le cas de la victime Benani, il n’a été prouvé par aucun rapport qu’il y avait des traces de violence ».
De son côté, la défense du deuxième accusé, Mohammed Sanaoui, s’est étonnée que le dossier de Thami Benani soit « complètement dépourvu de toute preuve », insistant sur le fait que la décision sage pouvant être prise par la juridiction était l’acquittement des accusés « G » et « A ».
Les détails de l’affaire remontent à avril 2007, lorsque Tahami Benani, âgé de 17 ans à l’époque, est sorti avec ses amis vers une destination inconnue et a disparu depuis lors, sa mère réclamant justice.