La Fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et Restaurants au Maroc a accusé plusieurs présidents de conseils communaux et les propriétaires de chariots de rue d’être responsables de la détérioration du secteur et de la faillite de nombreux cafés et restaurants. Elle a décidé d’envoyer une lettre au Chef du Gouvernement et au président de la Chambre des représentants à ce sujet.
Dans un communiqué reçu par le journal « Al3omk », la Fédération, après une réunion de son bureau national à Fès, a expliqué que la situation actuelle du secteur des cafés et restaurants au Maroc était le résultat inévitable de décisions « arbitraires » prises par plusieurs administrations, institutions et conseils communaux, exploitant les failles juridiques régissant le secteur et les contradictions entre les lois et la réalité du secteur.
La Fédération a énuméré les décisions « arbitraires et imprudentes » qui ont conduit à cette situation, y compris l’approbation par plusieurs présidents de conseils communaux de décisions réglementaires et fiscales absurdes qui ont perturbé le secteur dans plusieurs provinces.
Le communiqué a également mentionné que, par exemple, à Casablanca, le maire a légalisé les activités de restauration sur les trottoirs et les routes, et à Rabat, le maire a augmenté les frais d’exploitation temporaire de plus de 700 %.
La Fédération a également critiqué le fait que les professionnels soient surchargés d’amendes et de pénalités par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, dépassant la valeur de leur fonds de commerce, ce qui a été l’une des principales causes de la faillite de nombreuses unités.
Le communiqué a souligné que malgré les efforts du bureau national pour obtenir une réponse de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour annuler partiellement les amendes et les pénalités, la situation restera inchangée, de nombreux employés restant en dehors du système de santé, et les professionnels continueront à être submergés par des amendes et des pénalités exorbitantes, entraînant plus de faillites.
Parmi les causes de la crise dans le secteur, selon la Fédération, figure la prolifération des cafés et restaurants de rue dans tous les coins et rues du royaume, souvent en dehors des zones désignées, sous les yeux des autorités locales. Malgré les avertissements répétés de la Fédération au ministère de l’Intérieur concernant les dangers du secteur informel pour les activités structurées du pays, les autorités locales n’ont pas réagi.
La Fédération a également affirmé que malgré la reconnaissance par toutes les parties prenantes de l’impossibilité de mettre en œuvre certaines lois, les différents ministères concernés refusent de corriger ces déséquilibres juridiques. Le bureau national a conclu que ces ministères ne souhaitent pas corriger ces déséquilibres afin de garder les poches des professionnels ouvertes chaque fois que les caisses des institutions sous leur autorité connaissent un déficit.
Sur la base de ces informations, la Fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et Restaurants a décidé d’envoyer une lettre urgente au Chef du Gouvernement, au président de la Chambre des représentants, à la ministre de l’Économie et des Finances, au ministre de l’Intérieur, au ministre de l’Emploi, et au ministre de l’Industrie et du Commerce, demandant l’émission d’un décret sur la faillite ou l’établissement d’une procédure légale permettant de changer ou de mettre fin à l’activité sans conséquences juridiques et assurant la protection des employés du secteur contre le chômage après la liquidation totale des entreprises.
La Fédération a également mentionné que, selon un diagnostic de terrain réalisé par les bureaux des branches nationales de la Fédération dans plusieurs villes du royaume, il y a eu une augmentation alarmante du nombre d’unités ayant fait faillite et fermé définitivement leurs portes récemment. Le diagnostic a révélé qu’à Fès seulement, plus de 320 cafés et restaurants ont fermé en moins de quatre mois, avec une moyenne de 80 unités par mois.