Face à des défis financiers et à l’accumulation de dettes dues aux entreprises de construction, et aux retards de livraison des projets, Al Omrane, se présentant comme le bras de l’État dans les domaines du logement et de l’aménagement urbain, se trouve en difficulté.
Selon les données disponibles, le groupe Al Omrane est confronté à de sérieux défis financiers menaçant la continuité de nombreux projets immobiliers à travers le pays.
Ces défis découlent principalement de l’accumulation de dettes envers les entreprises exécutrices des travaux, entraînant des retards dans le paiement de leurs dus et l’arrêt de leurs activités sur plusieurs projets.
Les filiales régionales d’Al Omrane à Marrakech, à l’Est, et à Fès, sont parmi les plus touchées par cette crise financière.
Ces difficultés ont attiré l’attention du Parlement marocain, où certains députés ont vivement critiqué Al Omrane pour ne pas avoir respecté ses engagements envers les bénéficiaires de ses projets résidentiels.
Selon l’analyste économique Idriss Al Fina, ces problèmes sont la principale raison pour laquelle Al Omrane a été écartée des projets récents de réhabilitation du logement.
Il a souligné que le groupe est devenu un fardeau pour l’État, nécessitant un soutien financier substantiel pour réaliser des projets principalement à caractère social.
Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, a reconnu l’existence de « blocages » et de « contraintes » auxquelles est confronté le groupe Al Omrane, et s’est engagée à fournir les efforts nécessaires pour les résoudre.
Abandon des rôles sociaux
Des données soulèvent des questions sur les raisons de la continuation de ce groupe s’il abandonne progressivement ses rôles sociaux, notamment sa mission de réhabilitation du logement et de fourniture d’appartements à des prix abordables.
Idriss Al Fina explique qu’au cours des 15 dernières années, Al Omrane s’est orientée vers des projets plus rentables, abandonnant ses rôles sociaux pour lesquels elle a été créée.
Il a confirmé que le groupe souffre également de mauvaise gestion, avec plusieurs dossiers problématiques, notamment celui de la ville d’Oujda, créant une institution quasi-banqueroute.
Al Fina a considéré que la collaboration avec le secteur privé est essentielle pour réussir les projets de réhabilitation du logement et éliminer les bidonvilles, car de telles entreprises réduiraient les coûts qui étaient auparavant très élevés pour l’État.
Il a ajouté que la concurrence serait intense avec l’entrée du secteur privé, car ceux qui offrent les coûts les plus bas et la meilleure qualité seront choisis, ce qui profiterait grandement à l’État et permettrait de réaliser ces projets dans un délai plus court.
Lutte contre le monopole
D’autre part, Omar Al Kitani considère que ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre le monopole dans le secteur de la construction, où quelques entreprises seulement opèrent, ce qu’il juge inacceptable.
Il a noté que les entreprises moyennes qui offrent également des prix compétitifs sont écartées au profit des entreprises monopolistiques, soulignant que le monopole conduit à des prix souvent bien au-dessus du coût réel du produit.
Coût élevé
Al Kitani a insisté sur l’importance d’éliminer le monopole de certaines entreprises, notant qu’elles ont suffisamment construit et profité, et qu’il est temps de donner la chance à d’autres entreprises d’entrer sur le marché, une étape cruciale qui bénéficiera surtout aux entreprises moyennes et petites avec d’importantes capacités.
Dans ses remarques, il a mentionné l’arrivée d’entreprises étrangères offrant des logements économiques à des prix compétitifs, mais qui ont été harcelées par certaines autorités, faisant du citoyen marocain la première victime.
En conclusion, l’analyste et expert économique, Omar Al Kitani, a souligné que les entrepreneurs du secteur du logement avaient précédemment confirmé que le coût réel de ces maisons varie entre 8 et 10 millions, avec une marge bénéficiaire pouvant varier entre 2 et 3 millions, donc le prix de vente de ces appartements ne devrait pas dépasser 13 millions de centimes.
Il est à noter que le journal « Al Omk » a précédemment rapporté que l’entreprise « TRACTASUD », spécialisée dans la construction et les travaux publics, a subi un coup dur en raison du retard d’Al Omrane dans le paiement de ses créances financières, qui s’élèvent à 15 millions et 388 mille et 794 dirhams, pour six projets réalisés pour le groupe Al Omrane, certains remontant à 2021.