Un rapport de la commission thématique chargée d’évaluer les politiques publiques dans le domaine du tourisme à la Chambre des conseillers met en lumière les dysfonctionnements du secteur touristique au Maroc et les obstacles à son développement.
La commission, qui a récemment terminé ses travaux, discutera du rapport la semaine prochaine. Celui-ci pointe du doigt plusieurs problèmes liés à la cherté des services touristiques, incitant les touristes à se tourner vers d’autres destinations.
Le rapport souligne également des problèmes sociaux comme la mendicité, le secteur informel et des contraintes externes telles que l’insécurité et l’instabilité.
Contraintes internes
Le rapport, consulté par le journal Al Omk, indique que les prix des services touristiques connaissent une hausse importante, en particulier en été, par rapport à des destinations similaires dans le monde. Cette augmentation affecte la compétitivité du secteur et détourne les touristes vers des destinations moins coûteuses offrant des services de meilleure qualité, comme l’Espagne, le Portugal ou la Turquie. En 2023, plus d’un million de Marocains ont choisi de passer leurs vacances à l’étranger.
Le manque de surveillance et l’absence d’affichage des prix, ainsi que les écarts importants entre établissements similaires, créent un véritable obstacle pour les familles de la classe moyenne, qui ne peuvent pas se permettre les coûts élevés des services touristiques. Cela nuit à la compétitivité du secteur sur la scène internationale.
Problèmes sociaux
Le rapport met également en avant la mendicité comme l’un des problèmes sociaux les plus graves, devenue une activité professionnelle nuisible à l’image du pays et perturbant les espaces publics, ce qui gêne particulièrement les touristes.
Secteur informel
La concurrence déloyale du secteur informel, facilitée par les plateformes numériques et les réseaux sociaux, pose un autre défi majeur. Ce secteur échappe à toute fiscalité et réglementation, offrant des services à des prix inférieurs mais sans garanties de qualité, ce qui affecte négativement l’expérience touristique et la sécurité.
Contraintes externes
Enfin, le rapport évoque les facteurs externes, notamment les crises économiques et les menaces terroristes internationales qui influent sur les choix des destinations touristiques. Les événements comme les attentats de Paris en 2015 ou les répercussions économiques du Brexit et de la pandémie de Covid-19 ont eu des effets durables sur l’économie touristique mondiale, y compris au Maroc.
En conclusion, le rapport appelle à des mesures pour réguler les prix, renforcer la surveillance et lutter contre le secteur informel afin d’améliorer la compétitivité et l’attractivité du secteur touristique marocain.