Le Maroc présente des disparités salariales entre les travailleurs hommes et femmes, avec une forte inégalité d’une part et une absence de discrimination d’autre part, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
À l’occasion de la Journée internationale de l’égalité salariale, célébrée chaque 18 septembre, une des associations de la société civile a partagé avec le journal « Al Oamk fr » sa vision de la situation des femmes au Maroc.
Cette journée s’inscrit dans le cadre de l’engagement onusien « en faveur des droits humains et contre toutes les formes de discrimination, y compris celle à l’égard des femmes et des filles. »
Dans toutes les régions du Royaume, les femmes perçoivent des rémunérations inférieures à celles des hommes, avec un écart salarial estimé à environ 20 % au niveau mondial, selon un rapport des Nations Unies publié en septembre dernier. Le Maroc, quant à lui, se classe 84e sur 139 pays dans l’indice du genre pour l’année 2024, avec un score de 63 sur 100.
Dans une déclaration au journal « Al Oamk fr », l’association ‘Mains libres’ a précisé que, malgré les progrès réalisés au niveau législatif et des politiques publiques, l’écart salarial demeure présent, alimentant ainsi les inégalités sociales et économiques. L’association ‘Mains libres’ estime que l’égalité salariale n’est pas uniquement une question de droits, mais une étape cruciale pour construire une économie plus juste et durable au Maroc.
En outre, l’association a salué les initiatives gouvernementales visant à réduire cet écart, tout en soulignant que ces mesures nécessitent un soutien et une mise en œuvre plus rigoureuse. Il est impératif de faire respecter strictement les lois prévoyant l’égalité salariale, en instaurant des mécanismes de surveillance efficaces pour garantir que tous les secteurs s’y conforment. Le secteur privé, en particulier, doit jouer un rôle de premier plan en adoptant des politiques salariales claires et transparentes. Favoriser un environnement de travail offrant des opportunités égales à tous, indépendamment du genre, contribuerait à accroître l’efficacité, la productivité et à encourager l’innovation au sein des entreprises.
L’association a également salué l’engagement de la société civile et des syndicats à sensibiliser l’opinion publique à la question de l’égalité salariale. À travers des campagnes de sensibilisation, des séminaires et des appels à l’application des lois, la société civile cherche à maintenir cette problématique au cœur des débats nationaux. Nous insistons sur la nécessité de prolonger cet élan, afin de transformer les promesses en actions concrètes.
Par ailleurs, ‘Mains libres’ a exhorté toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, le secteur privé et la société civile, à œuvrer activement pour l’application des lois, à renforcer la transparence des structures salariales, et à coordonner leurs efforts pour que cette question figure parmi les priorités des réformes nationales. Elle a aussi plaidé pour des opportunités égales en matière de formation et de développement professionnel pour les femmes et les hommes. Enfin, elle a insisté sur l’importance de soutenir les programmes de sensibilisation pour réduire les discriminations directes et indirectes et garantir un environnement de travail équitable et inclusif.
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), « l’effort mondial pour promouvoir l’égalité des sexes, autonomiser les femmes et les filles, et combattre les discriminations, constitue un pilier central du Programme 2030, et plus particulièrement de l’objectif 5 des Objectifs de Développement Durable. »
Bien que des progrès significatifs aient été accomplis pour promouvoir les droits des femmes et leur participation équitable sur le marché du travail et dans les activités économiques, l’écart salarial entre hommes et femmes demeure une question majeure.