Lors de l’université d’été de la jeunesse du Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM), tenue le week-end dernier à Bouznika, Ghita Mezzour, ministre de la Transition numérique et de la Réforme administrative, a suscité de vives réactions.
Interpellée sur les retards persistants dans la numérisation de l’administration, la ministre a admis, avec une sincérité désarmante, que même elle, à la tête de ce ministère depuis plus de trois ans, rencontre encore des difficultés : « Moi-même, je me heurte souvent aux lenteurs administratives, les documents mettent du temps à être délivrés. Nous connaissons bien les réalités du Maroc. »
Cette réponse a suscité l’indignation de nombreux citoyens sur les réseaux sociaux. Certains, moqueurs, ont ironisé : « Si une ministre n’arrive pas à obtenir un acte de naissance, que dire de nous, simples citoyens ? »
Pour illustrer son propos, la ministre n’a pas hésité à se tourner en dérision. Elle a pris l’exemple des actes de naissance, s’attaquant au livret de l’état civil délivré par le ministère de l’Intérieur : « Quand je veux lire mon propre acte de naissance, c’est presque impossible à déchiffrer. L’écriture y est d’une complexité ! »
Mezzour a ensuite expliqué que l’un des obstacles majeurs à la numérisation réside dans les coûts exorbitants imposés par les entreprises spécialisées dans la création de solutions numériques pour les services administratifs. « Ces sociétés internationales consacrent des milliards de dollars à ces applications, qui semblent pourtant si simples aux citoyens », a-t-elle précisé, avant de rappeler que « la digitalisation ne se limite pas à télécharger une application sur son smartphone.»