Économie

Paiements Électroniques : Le conseil de la concurrence met fin à l’hégémonie du CMI

Dans une démarche visant à renforcer la concurrence et diversifier les options pour les consommateurs marocains, le Conseil de la concurrence a annoncé la fin de l’hégémonie du Centre monétique interbancaire (CMI) et de ses banques partenaires sur le marché des paiements électroniques.

Cette décision est destinée à insuffler une dynamique nouvelle dans ce secteur vital, profitant ainsi à l’économie nationale et aux consommateurs, avec des attentes d’amélioration de la qualité des services.

Cette initiative fait suite à une plainte déposée par la société « Naps », accusant le CMI de pratiques anticoncurrentielles, en violation des principes de libre concurrence dans le domaine des paiements électroniques, malgré la libéralisation de ce secteur.

L’analyste économique, Mohammed Jadri, a souligné l’importance de cette action du Conseil de la concurrence pour mettre fin à des situations monopolistiques qui freinent l’entrée de nouveaux investisseurs sur le marché marocain.

Parmi les mesures marquantes, on note la fin de la domination exercée par le CMI, qui contrôlait plus de 97 % du marché des paiements par carte bancaire et électroniques.

Jadri a précisé que cet encadrement monopolistique entravait les capacités d’investissement, tant pour les acteurs locaux qu’internationaux, incitant ainsi la société « Mabs » à porter plainte contre le CMI, ce qui a conduit à l’intervention du Conseil.

Il a ajouté que le CMI évoluera d’un acteur dominant vers une plateforme technologique, permettant à tous les intervenants du secteur des paiements électroniques d’accéder à ces services à des conditions tarifaires équitables, renforçant ainsi la concurrence et ouvrant la voie à de nouveaux entrants, ce qui devrait aboutir à une amélioration des services offerts aux consommateurs.

Dans cette optique, Mohammed Jadri a mentionné qu’une période de transition de 12 mois sera mise en œuvre, durant laquelle plusieurs mécanismes réglementaires seront testés, et au cours des deux années suivantes, l’entrée de nombreuses institutions financières proposant des services de paiement par cartes électroniques à des tarifs accessibles est anticipée.

L’économiste a également précisé que la décision de la Banque du Maroc de plafonner les commissions à 0,65 % par transaction commerciale renforcera l’attractivité du marché pour les investisseurs et contribuera au développement du secteur financier numérique.

Ces réformes s’inscrivent dans les efforts du Maroc et du Conseil de la concurrence pour mettre un terme aux monopoles et améliorer le climat des affaires, ce qui dynamisera l’économie nationale et stimulera une croissance durable dans les secteurs liés aux paiements électroniques et aux cartes bancaires.

En outre, il a été souligné que ces mesures marquent le début d’une nouvelle ère visant à ouvrir les marchés à une concurrence équitable et à encourager l’innovation, ce qui contribuera à assainir l’environnement économique du royaume, le rendant plus attractif pour les investissements tant étrangers que locaux.

Le Conseil de la concurrence a confirmé dans son communiqué du vendredi 27 septembre 2024 que les infractions révélées par l’enquête freinent la croissance du marché des paiements électroniques, qui ne représente qu’1 % du total des paiements, soulignant ainsi la faiblesse de ce secteur face à la prédominance des transactions en espèces.