En cette Journée internationale de l’infirmier, le rôle crucial des professionnels de santé marocains est mis en lumière dans un contexte de réformes profondes du système sanitaire national. Rencontre avec deux voix du terrain.
Entre défis structurels et évolution professionnelle
« L’infirmier marocain constitue aujourd’hui le pilier fondamental du système de santé, offrant des services précieux aux patients malgré des contraintes considérables, » affirme un membre du syndicat des infirmiers. Il pointe notamment les transformations législatives en cours, dont la sortie de la fonction publique, impactant directement ces professionnels.
La formation des infirmiers a considérablement évolué, passant par les cycles de licence, master et doctorat. Pourtant, ce syndicaliste déplore « une reconnaissance tant morale que financière qui reste très faible comparée à la formation reçue et aux services rendus. » Cette situation persiste malgré les initiatives ministérielles visant à améliorer les ressources humaines dans le cadre de la réforme sanitaire.
Une profession en transformation
« Auparavant, il n’existait que peu de spécialités. On devenait assistant infirmier ou sage-femme après deux années d’études, sans véritable diplôme, » explique une infirmière chevronnée. « Aujourd’hui, nous comptons 16 filières différentes avec des compétences accrues et des missions mieux définies. »
Cette diversification s’accompagne d’une amélioration des conditions de travail et de rémunération. « La profession a gagné en valeur grâce à cette spécialisation, » souligne-t-elle, tout en reconnaissant les défis persistants.
Des défis quotidiens toujours présents
Le principal défi reste la délimitation des responsabilités entre corps médical et paramédical. « Nous effectuons souvent des tâches relevant normalement des médecins, » confie notre interlocutrice. Un problème particulièrement aigu dans les régions confrontées à « une pénurie sévère de médecins, » comme à l’hôpital d’Ibn Ahmed qu’elle cite en exemple.
Malgré ces obstacles, elle souligne que la situation professionnelle des infirmiers connaît « une amélioration significative, tant sur le plan matériel que des conditions de service, » notamment grâce à une sélection plus exigeante des candidats.
Son message aux collègues en cette journée internationale est éloquent : « S’accrocher aux principes et à l’éthique malgré les défis, préserver l’aspect humain du métier et continuer à se dévouer pour la santé des citoyens. Les infirmiers sont les anges de la miséricorde sur terre. »