Société

Crise Coronavirus : Démissions et polémique au sein de l’association des pilotes de la RAM

Après la démission du commandant de bord Najib Al Ibrahimi du bureau de l’Association des pilotes de ligne (AMPL) de la RAM, un autre membre influent de cette corporation a décidé de jeter l’éponge, apprend – on au journal « Al Oâmk ».

Il s’agit du commandant de bord Aata Guedira qui justifie son retrait par des « raisons personnelles », selon sa lettre de démission dont le journal détient copie. Il semble qu’il a été plus diplomate en évitant de raviver la polémique au sein de l’association. En effet, son collègue, Najib Al Ibrahimi, a été plus explicite en dénonçant la « gestion hégémonique et dictatoriale » du président de l’AMPL, Hicham Falaki.

Les deux démissions sont tombées le même jour, récemment, dans un contexte marqué par la grande crise économique que traverse la RAM à cause de la pandémie Coronavirus. De plus en plus de voix se sont, ainsi, élevées pour critiquer le président de l’association pour « sa mauvaise gestion du dialogue social avec la direction de la compagnie » afin de trouver un accord sur un plan de sauvetage prévoyant des licenciements et des réductions de salaires.

Dans sa lettre de démission, reçu par le journal, Najib Al Ibrahimi, explique comment il a été écarté son poste de responsable de la communication suite à « plusieurs divergences avec les stratégies » du président.

Alors que les activités de la RAM sont à l’arrêt, des observateurs estiment que l’AMPL a choisi de hausser le ton et de s’opposer à un plan social nécessaire pour la survie de la compagnie à l’instar de toutes les compagnies aériennes du monde. L’association s’était, dés le départ, opposée à une ponction provisoire de 30% sur les salaires qui sera restituée lorsque la situation reviendra à la normale. A titre de comparaison, le syndicat des pilotes de la compagnie Lufthansa avait proposé le licenciement d’un nombre inférieur des pilotes en contrepartie d’une baisse de 45% des salaires sur 3 ans; une proposition saluée et exécutée par la direction de la compagnie.

« Nous avons été dupés car le président nous assurait que l’Etat n’accepterait jamais de recourir à des licenciements économiques chez les pilotes de la RAM, or maintenant on s’est rendu compte que les dés sont jetés », s’insurge sous l’anonymat un commandant de bord. Un autre pilote plus jeune ne cache pas son amertume et, surtout, sa colère: « la direction nous sollicitait pour des réunions et on avait une occasion en or pour mieux négocier et participer à l’élaboration d’un plan qui défendrait mieux nos intérêts, mais à cause de la politique de la chaise vide et du refus de dialogue prônée par ce président, on a raté cette chance ».

En attendant, le dialogue reste bloqué et aucun accord n’a, pour le moment, été trouvé.

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