Société

Un Forum africain pour la tolérance et le dialogue interconfessionnel à Rabat

le Centre marocain pour la tolérance et le dialogue inter-religieux a organisé mardi à Rabat un Forum africain pour la tolérance et le dialogue interconfessionnel à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique.

Plusieurs personnalités religieuses et intellectuels ont ainsi été unanimes dans leur appel à cesser les guerres et les conflits ethniques dans le continent à travers la diffusion des valeurs de la paix et de la tolérance. Ils ont souligné, à ce propos, l’importance du rôle des religieux pour réduire le fossé existant entre les adeptes des religions monothéistes.

Mohamed Aâbido, coordinateur du Forum a expliqué que la célébration de la Journée de l’Afrique est une occasion pour faire la lumière sur l’extrémisme, le terrorisme, et les conflits qui dévastent le continent. Des phénomènes qui sont alimentés, selon lui, par la manipulation abusive de la religion.

Il a saisi cette occasion pour souligner le rôle joué par le Maroc sous la direction du Roi Mohammed VI dans la diffusion des valeurs de la paix et de la tolérance en Afrique.

Pour sa part, Salem ben Mohamed Al Malek, Directeur général de l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture (ISESCO), a souligné la richesse civilisationnelle des sociétés africaines malgré ces conflits religieux, ethniques et sectaires, une richesse qui aspire à prendre part au développement de toute l’humanité.

Azza Karam, secrétaire générale de la « Fondation des religions pour la paix », a déclaré que si toutes les religions ne s’engagent pas à réaliser le bien pour tous, il n’y aura pas de paix dans le monde, soulignant que les leaders religieux restent des exemples et des modèles, et leur responsabilité est plus grande pour mener le monde vers une paix globale .

« Nous faisons tous partie d’une manière ou d’une autre de l’Afrique » a indiqué David Rosen, président du Comité juif américain pour le dialogue interconfessionnel, précisant que les Juifs célèbrent le prophète Moïse, qui était africain et égyptien, et qu’un texte de la Torah dit que lorsque vous êtes sur le point de faire une guerre avec un pays ou une ville vous devez, avant d’y entrer, tendre vers la paix et éviter autant que possible la violence.

Il a expliqué que le livre sacré des juifs contient 34 textes qui commandent la recherche de la paix et de ses adeptes. « la paix est une vertu que nous recherchons et poursuivons », a t – il cité.

Le secrétaire général de l’Union du Maghreb (UMA) Tayeb Bakkouch a appelé, de son coté, à ne pas confondre dialogue des civilisations et dialogue des religions, explicitant que ce dernier n’est pas un concept nouveau, car il existe depuis des siècles dans le monde arabe. Selon lui, la civilisation islamique, surtout à l’époque abbasside a connu un dialogue entre les religions mené par des philosophes avec des débats et des arguments.

Par contre, le dialogue dans un souci de tolérance et d’acceptation de l’autre, ajoute Bakkouch, reste un concept moderne. Pour le faciliter, un dialogue au cœur même des religions et des différentes sectes doit être mené. Car des lacunes, dit Bakkouch, existent entre les sectes d’une même religion. Et pour que le dialogue réussisse, il faut donc discuter profondément de la question des valeurs, dont la plus importante est celle de la tolérance.

Dans le même contexte, le représentant de l’université Al Azhar en Égypte a déclaré dans son intervention que le dialogue interconfessionnel ne devrait pas être uniquement un dialogue pour le dialogue, mais plutôt pour la coexistence. Un dialogue qui doit honorer l’être humain, indépendamment de sa religion. Dieu le Tout-Puissant a dit: « Nous avons honoré les enfants d’Adam », quelle que soit leurs couleur, leurs langues ou leurs religions.

Pour sa part, Jean Koulagan, directeur de l’Institut « Al Mowafaqa » au Cameroun, a évoqué l’utilisation de la religion à des fins personnels et économiques, et non pour résoudre les problèmes des gens, en particulier en Afrique, ajoutant que par ce comportement nous créons des problèmes interreligieux. Il a appelé, à cet égard, à mettre fin à la manipulation de la religion pour résoudre nos problèmes économiques et personnels.

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