Divers

Variole du singe : trois questions au docteur Tayeb Himdi

Suite à la détection du premier cas confirmé au Maroc de la variole du singe d’une personne en provenance d’un pays d’Europe, le chercheur en politiques et systèmes de santé, Dr Tayeb Himdi a livré, dans un entretien accordé à la MAP, des explications sur la variole du singe et les modes de transmission et de traitement de cette pathologie.

Il a précisé que ce virus, découvert en 1958 chez des singes et en 1970 chez l’homme, est moins virulent que la Smallpox (« petite » vaiole).

1. Peut-on avoir plus d’explications sur la variole du singe (Monkeypox) ?

La variole du singe fait partie des zoonoses d’origine virale qui se transmettent de l’animal à l’être humain. Les premiers cas ont été détectés chez des singes transférés en 1958 au Danemark pour des besoins de recherche, tandis que le premier cas humain a été découvert en 1970 au Congo.

Il y a deux souches de variole du singe qui sévissent dans les pays tropicaux d’Afrique centrale et de l’ouest, où il y a un taux d’humidité trop élevé.

La première est centrafricaine, qui est plus virulente et mortelle à 10 pc, tandis que la deuxième, détectée actuellement dans plusieurs pays, est ouest-africaine. Cette souche est moins virulente avec des taux de mortalité trop faibles.

2. Y a-t-il un risque de pandémie avec la variole du singe ?

Le risque de voir la variole du singe se transformer en pandémie demeure trop faible dans la mesure où ce virus ne se propage pas aussi facilement que le coronavirus, et sa chaîne de transmission se brise rapidement.

Ce virus peut être guéri au bout de 2 à 4 semaines, alors que sa chaîne de propagation se brise en Afrique au terme de sept maillons de transmission. Il faut des climats super-propagateurs, en l’occurrence des grands rassemblements avec des contacts intimes, pour accélérer la transmission de ce virus.

A la différence de coronavirus, notamment avec le variant Omicron, les symptômes de la variole du singe sont très perceptibles.

Durant la période estivale, il y a un risque de propagation vu les voyages, les rencontres et les fêtes qui marquent cette période de l’année, d’où l’importance du système de veille sanitaire et de la sensibilisation tant de la population que des professionnels de la santé, outre l’investigation pour connaître l’origine de chaque cas détecté.

3. Existe-t-il un vaccin contre ce virus ?

Il n’y a pas de vaccins spécifiques contre la variole du singe, mais le vaccin contre la variole tout court (Smallpox), éradiquée vers la fin des années 70, est efficace à 85pc notamment celui de la troisième génération.

Le vaccin ne peut être administré qu’au cas contacts à risque, autrement dit ceux qui ont eu des contacts intimes ou sont restés trop longtemps avec le cas infecté ou vivent avec la malade.

Il y a trois lots de symptôme, qui débutent par la fièvre, les céphalées intenses, les douleurs musculaires et articulaires, en passant par des lésions cutanées avant d’avoir des adénopathies.

Chez les personnes en bonne santé, la guérison se fait de manière spontanée. Il suffit de s’isoler et de prendre le traitement nécessaire. Ce virus peut provoquer des cas graves allant jusqu’au décès notamment chez les enfants et les personnes immunodéprimées.

Les médecins marocains ont les connaissances et les moyens nécessaires pour distinguer les symptômes de la variole du singe par rapport à d’autres pathologies.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *