Économie

Inflation, taux directeur, impôt sur la fortune: Tout ce que vous devez savoir (VIDEO)

Pour mieux comprendre l’impact de la hausse du taux directeur sur l’économie nationale, Al Omk Al Maghribi a contacté Mehdi Lahlou  Économiste et professeur d’enseignement supérieur qui a répondu à nos questions.

Quel impact aura la hausse du taux directeur sur les ménages?

Théoriquement, c’est pour abaisser la demande de crédit en rendant le taux d’intérêt plus cher puisque le taux directeur induit les taux qui sont fixés par l’ensemble des banques commerciales à l’échelle du pays et donc le relèvement du taux directeur de la Banque centrale, allait induire également une augmentation des taux d’intérêt appliqués par les différentes banques commerciales installées au Maroc. Et lorsqu’on dit relèvement des taux, ça veut dire que le coût des investissements fondés sur des prêts va être relevé. Et également le coût des prêts à la consommation va également être relevé. L’idée donc du relèvement des taux, c’est de faire pression sur la demande en réduisant la demande. On est supposée réduire le taux, le taux d’inflation. Or, il est évident que le taux d’inflation à l’heure actuelle et depuis le début de l’année 2022 est lié non pas à des raisons internes. Évidemment, il y a des raisons internes. Ses raisons internes sont la sécheresse. Mais nous avons aussi les répercussions externes de la guerre du fait de la guerre en Ukraine. Ses répercussions externes sont, notamment le renchérissement des matières alimentaires que nous importons, et nous savons que l’année de sécheresse de l’année dernière a été très forte et que le Maroc a été obligé d’importer énormément de ressources alimentaires, notamment en blé, en or, en graines oléagineuses et d’autres produits alimentaires. Et puis nous avons la facture énergétique, qui a explosé en raison de la guerre d’Ukraine, mais également en raison du fait qu’il doit y avoir quelque part une incohérence dans le fait que le Maroc s’adresse aujourd’hui à des marchés qui sont des marchés qui produisent du produit fini, notamment pour le gazole et l’essence. Alors que nous disposons depuis 2009, depuis de longues années, de longues décennies, d’une raffinerie, d’une raffinerie de pétrole qui s’appelle la Samir. Cette raffinerie, malheureusement, a été vendue en 1997, et s’est arrêtée en 2015. Ce qui signifie que si cette raffinerie, la Samir, fonctionnait aujourd’hui, nous n’aurions pas eu les prix actuels. Et ces augmentations des carburants et des produits énergétiques ont eu un effet dévastateur sur le taux d’inflation, lequel aujourd’hui atteint pratiquement 6,5 à 7 et devrait atteindre les 7 à 8 à la fin de l’année en cours.

Comment l’augmentation du taux directeur pourrait freiner l’inflation?

Le relèvement du taux directeur de la banque centrale, en poussant à l’augmentation des taux d’intérêt pour lesquels et pour les crédits accordés par le système bancaire national, aussi bien les crédits à l’investissement que les crédits à la consommation. Ce relèvement de taux devait normalement réduire le taux de la demande et donc réduire l’inflation. L’inflation est lié soit à une augmentation trop forte de la demande par rapport à l’offre, soit à une restriction de l’offre par rapport à la demande. Dans le cas d’espèce,  la banque centrale était supposé faire face à une inflation tirée par la demande. Or, comme je viens de vous le dire, l’inflation n’est pas tirée par la demande. Cette année, c’est une inflation liée à la pandémie. C’est une inflation liée à la sécheresse de l’année antérieure pour tout ce qui concerne les produits alimentaires et les produits agricoles. C’est aussi une inflation liée à la situation énergétique du pays, laquelle est fortement dépendante du marchés internationaux.

Quand est ce que estimez vous que Bank Al Maghrib réduira le taux directeur?

Les prévisions qui ont été faites par la banque centrale tablent sur une baisse du taux d’inflation à 4,2 ou 4,1 pour l’année 2023. Et il table aussi sur une réduction de ce taux d’inflation pour les années suivantes. Et en table grosso modo, lorsqu’on est très optimiste pour un retour au taux d’inflation d’avant la crise sanitaire, c’est à dire à la situation d’avant 2020, la situation d’avant 2020 a été marquée par un taux d’inflation très, très faible. Dans le cas marocain, quelque chose comme zéro sept à 1,2 à 1,3 % annuellement. Ces prévisions ont été plus ou moins confirmées par par les prévisions du Fonds monétaire international qui vient d’être publié au début de la semaine actuelle, qui parle d’un taux d’inflation aujourd’hui au Maroc de près de 6,2 à 6,5 % et qui prédisent une baisse de ce taux d’inflation aux alentours de 3 à 4 % pour l’année prochaine. Il est évident que si le taux d’inflation a baissé et bien évidemment la banque centrale reviendrait à des taux antérieurs des taux plus faibles et dont l’objectif justement de relancer aussi bien la demande de consommation que la demande des entreprises en matière d’investissement.

 

 

 

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