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En France, le gouvernement face au défi des “déserts médicaux”

En France, les chiffres relatifs à la répartition des médecins sur le territoire national laissent beaucoup à désirer, mettant le gouvernement face au défi de remédier à une situation qui enflamme le débat national depuis des années et trouver une réponse rapide aux « déserts médicaux », alors que le secteur de la santé fait face à une crise inédite.

Alors que le nombre de médecins baisse fortement, l’accès aux soins pour tous et partout sur le territoire est plus que jamais au cœur des préoccupations des Français. La lutte contre ce phénomène est revenue, ces derniers mois, au cœur du débat public.

En effet, selon un rapport sénatorial largement relayé par les médias de l’hexagone, 30,2% de la population française vit dans un “désert médical” et 62,4% en Île-de-France.

Toujours d’après ledit rapport, 1,6 million de personnes renoncent chaque année à des soins et 11% des 17 ans et plus n’ont pas de médecin traitant alors que les délais d’attente avant un rendez-vous s’allongent jusqu’à 6 mois pour une consultation d’ophtalmologie, retardant la prise en charge des patients.

Le document, qui révèle également que 45% des généralistes sont en situation de burn-out et leur nombre a reculé de 1% par an entre 2017 et 2021, sonne l’alarme sur une situation qui ne cesse de se détériorer, estimant que si rien n’est fait, ce déficit risque de s’accentuer jusqu’en 2024 et la densité médicale ne retrouvera son niveau actuel qu’en 2033.

Les auteurs du rapport alertent également que la densité médicale, très variable selon les départements, s’érode dans les trois quarts d’entre eux, soulignant la nécessité de rétablir rapidement l’équité territoriale en matière d’accès aux soins.

Face à une telle situation, le sénat expose une stratégie pour y parvenir, consistant notamment à libérer du temps médical pour décharger le médecin de la gestion administrative en recrutant des assistants médicaux, augmenter le nombre de gestes médicaux réalisables par d’autres professionnels de santé et rendre l’exercice libéral plus attractif en relevant les honoraires des généralistes de secteur sans alourdir le reste à charge des patients.

Pour remédier à cette situation, le gouvernement avait présenté en octobre 2017 un plan d’accès aux soins, pour poser les premiers jalons d’une réforme globale qui s’est traduite par la “stratégie Ma Santé 2022”, visant à donner un nouvel élan à cette dynamique et la doter de nouveaux outils.

Cette politique s’appuie sur la mobilisation des acteurs de terrain, à qui elle propose une palette d’outils variés qu’ils peuvent utiliser en fonction des spécificités de leurs territoires.

Parmi les solutions, l’Exécutif propose de développer et encourager les stages en médecine dans les territoires en difficulté, de proposer des contrats incitatifs pour favoriser l’installation et l’exercice dans les zones en tension, de diversifier les formes d’exercice (multi-sites, mixtes et salariés) dans les zones en tension et de définir des communautés professionnelles territoriales de santé pour organiser les soins de ville, d’accélérer la création de maisons et de centres de santé et renforcer l’offre hospitalière de proximité.

Dans la même perspective, l’Ordre des médecins a proposé une nouvelle organisation du parcours de soins afin que ‘’chaque patient, dans chaque territoire, puisse être pris en charge par une équipe de soins primaires de proximité’’.

L’Ordre, qui qualifie les difficultés de l’accès aux soins d’”inacceptables” tant pour les citoyens que pour les professionnels de santé, défend une nouvelle organisation de l’équipe de soins coordonnée et centrée sur la répartition des actes entre le médecin traitant et les professionnels de santé, dans le but de dégager du temps médical en priorité pour les patients.

Il préconise aussi de favoriser l’utilisation du numérique en santé, tout particulièrement dans les liens entre professionnels de santé au bénéfice de la qualité de la gestion du parcours de soins personnalisé du patient.

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