Économie

L’augmentation du taux de chômage au Maroc défie les ambitions du gouvernement de relancer l’emploi

Les chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan sur la hausse du taux de chômage à 13,7 % suscitent plusieurs inquiétudes. En effet, le spectre du chômage menace de nombreux jeunes Marocains et va à l’encontre des aspirations du gouvernement d’Aziz Akhannouch, qui mise sur la réduction des taux de chômage et la création de milliers d’emplois.

Le taux de chômage au Maroc est passé de 12,9 % à 13,7 %, augmentant ainsi de 96 000 personnes, avec 59 000 dans les zones urbaines et 38 000 dans les zones rurales, pour atteindre 1 million 645 mille personnes au niveau national, selon une note d’information du Haut-Commissariat au Plan sur la situation du marché du travail au premier trimestre de 2024.

Cette augmentation des taux de chômage soulève de nombreuses questions sur les principales causes de cette hausse et les mesures essentielles à prendre pour réduire ce taux dans un avenir proche.

Commentant sur ce sujet, l’analyste économique, Mohammed Jedri, a confirmé que l’économie nationale connaît « une crise de chômage sans précédent », le taux de chômage ayant atteint 14 % au premier trimestre de l’année en cours.

Le même expert a attribué ce phénomène à plusieurs raisons, notamment la persistance de la sécheresse pendant six ans, surtout que le secteur agricole est l’un des plus grands employeurs.

En outre, l’expert a ajouté que les effets de l’inflation ont impacté le pouvoir d’achat des citoyens, réduisant ainsi la demande pour plusieurs produits. Jedri a souligné que les chiffres et données enregistrés rendront le gouvernement incapable de remplir certaines de ses obligations, notamment la création d’un million d’emplois d’ici 2026, et d’augmenter le taux d’activité des femmes à 30 %, ce qui devient difficile à réaliser puisque le taux d’activité des femmes est actuellement de seulement 19 %.

Pour sortir de cette situation difficile et travailler à réduire le taux de chômage, l’expert a souligné la nécessité d’atteindre la souveraineté en eau et en énergie, considérant que ces éléments sont essentiels pour réaliser une croissance économique significative et ainsi réduire les taux de chômage.

Aziz Akhannouch, le chef du gouvernement marocain, a affirmé que la vision royale a formé un programme pour le gouvernement pour répondre aux problèmes de l’emploi et garantir sa durabilité, notamment pour les jeunes, dans le but de promouvoir la stabilité sociale et économique et de poursuivre le développement d’un modèle marocain unique pour consolider les bases de l’État social, insistant sur le fait que le gouvernement possède aujourd’hui une volonté politique réelle de promouvoir l’emploi décent et de fournir un terrain fertile pour qu’il devienne un facteur clé dans le processus de cohésion économique et sociale, qui a été dès le début une base pour le contrat politique avec les citoyens pendant le mandat gouvernemental actuel.

Akhannouch a également noté précédemment devant le Parlement que face à toutes ces contraintes et difficultés, le gouvernement était confronté à un défi complexe lié à l’investissement et à l’emploi, en particulier lorsqu’il est lié à la consolidation des bases de « l’État social », soulignant que le programme gouvernemental 2021-2026 a été une étape importante pour souligner la poursuite de l’effort d’investissement productif stimulant la création d’emplois, et la création de toutes les conditions et mécanismes possibles pour stimuler l’activité économique et l’entrepreneuriat, et ainsi établir les fondations d’une économie nationale plus juste et prospère.

Il convient de noter que le rapport a révélé que le marché du travail souffre encore des effets de la sécheresse, le Maroc ayant perdu entre le premier trimestre de 2023 et le même trimestre de l’année en cours 159 000 emplois dans les zones rurales, la plupart non rémunérés, tandis que 78 000 emplois ont été créés dans les zones urbaines, et le volume total de l’emploi a diminué de 80 000 postes.

À l’exception du secteur de l’agriculture, de la forêt et de la pêche, qui a perdu 206 000 postes, le rapport ajoute que les autres secteurs économiques ont contribué à la création d’emplois, le secteur des « services » ayant créé 63 000 postes, suivi par le secteur de « l’industrie, y compris l’artisanat » avec 34 000 postes et le secteur « de la construction et des travaux publics » avec 25 000 postes.

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