Économie

Les échanges interafricains ne dépasse pas les 12% : Abdellatif Jouahri expose les obstacles

Abdellatif Jouahri, le Wali de Bank Al-Maghrib, a indiqué que l’intégration économique en Afrique reste très faible. En comparaison avec l’Europe et l’Asie où les échanges régionaux représentent en moyenne 60% du total, l’Afrique ne dépasse pas les 12%. Ce faible pourcentage montre la dépendance considérable du continent vis-à-vis des marchés extérieurs, augmentant sa vulnérabilité face aux chocs économiques, comme l’ont démontré la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine.

Lors des Journées internationales de l’économie macroéconomique et de la finance, sous le thème « L’intégration économique en Afrique : un chemin vers un avenir plus prospère », Jouahri a souligné que malgré ses immenses potentiels de développement grâce à ses ressources naturelles abondantes, ses terres fertiles et sa biodiversité essentielle, l’Afrique fait face à de nombreux défis.

Le continent souffre de structures de production fragiles, dominées par un secteur informel qui représente plus de 80% de l’emploi, et d’une croissance économique insuffisante pour offrir des emplois décents aux jeunes et améliorer le niveau de vie des populations. Selon l’Organisation internationale du Travail, 26,1% des jeunes Africains entre 15 et 24 ans ne travaillent pas, n’étudient pas et ne suivent aucune formation.

Abdellatif Jouahri a également mentionné un déficit massif en capital humain, avec des données de la Banque mondiale révélant que 2,9 millions d’enfants de moins de cinq ans et 200 000 femmes enceintes meurent chaque année, et 50 millions d’enfants ne sont pas scolarisés.

Le Wali a appelé à une valorisation du capital humain pour profiter du dividende démographique et à une réforme profonde de l’économie pour mieux exploiter les ressources du continent. Cela nécessitera des ressources considérables dans un contexte de budgets serrés et de conditions de financement plus strictes. Il a estimé que les besoins de financement non satisfaits pour les infrastructures se situent entre 68 et 108 milliards de dollars par an.

En plus des ressources financières, Jouahri a souligné la nécessité d’un environnement stable sur les plans politique et sécuritaire pour la réussite des réformes. Il a exprimé la conviction du Maroc dans les avantages du libre-échange et a rappelé l’engagement du royaume envers son appartenance africaine, tout en développant des partenariats globaux.

Il a ajouté que les banques marocaines sont présentes dans plus de trente pays africains, générant environ 23% de leurs activités, et que le développement du pôle financier de Casablanca vise à établir un hub financier régional orienté vers l’Afrique.

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