Société

Bouayach : Le moratoire sur la peine de mort est plus cruel que son application, appel à une jurisprudence qui l’abroge

La présidente du Conseil national des droits de l’homme, Amina Bouayach, a affirmé que le moratoire sur la peine de mort, tout en la maintenant dans les lois, est plus sévère que son exécution. Elle a précisé que « ce moratoire engendre une attente éprouvante pour les condamnés et leurs familles, causant des souffrances psychologiques et sociales qui surpassent les conséquences de l’application de la peine ».

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au siège du Conseil national des droits de l’homme à Rabat, à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, Bouayach a insisté sur le fait que « la peine de mort ne garantit ni la tranquillité des victimes ni la sécurité de la société ». Elle a également signalé que le Conseil continuera, au cours de l’année, à promouvoir et à renforcer cette vision.

Dans le cadre de ses interventions lors de la conférence placée sous le thème « La peine de mort ne protège personne », la présidente du Conseil national des droits de l’homme a appelé à une jurisprudence évitant l’émission de condamnations à mort. Ce besoin s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles qui garantissent le droit à la vie.

Elle a exprimé l’espoir que le gouvernement prenne des mesures supplémentaires en vue d’abolir la peine de mort en votant en faveur des résolutions des Nations unies à venir, soulignant que « l’abrogation législative de cette peine est devenue une nécessité, étant donné que le pays a effectivement suspendu son application ».

Bouayach considère que le droit à la vie est un « droit absolu qui ne doit être enfreint sous aucun prétexte ou circonstance ». Elle a également appelé la communauté internationale à « intervenir pour protéger ce droit face aux violences que subissent les civils dans certaines régions du Moyen-Orient ». À cet égard, elle a demandé aux participants de la conférence de se recueillir en lisant la Fatiha et en observant une minute de silence en mémoire des victimes.

Par ailleurs, elle a réaffirmé que le Conseil national des droits de l’homme poursuit ses efforts en faveur de l’abolition de la peine de mort, considérant que le droit à la vie est un droit fondamental et inaliénable dont découlent les autres droits. Elle a également souligné la nécessité d’aligner les lois nationales sur l’article 20 de la Constitution, qui stipule la protection du droit à la vie.

En outre, Bouayach a déclaré que le Conseil place parmi ses priorités le suivi de l’application des recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation, notamment celles appelant le législateur à abolir la peine de mort. Elle a terminé son intervention en lançant un appel à la communauté internationale et aux législateurs marocains pour qu’ils prennent des mesures concrètes en faveur de l’abolition de cette peine et votent en faveur de la résolution internationale visant à suspendre l’exécution de la peine de mort en décembre prochain.

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