TICAD 9 : l’Algérie et le Polisario, un pari diplomatique perdu à Yokohama

La TICAD, grand rendez-vous de coopération nippo-africaine, s’est tenue les 20 et 21 août à Yokohama.
Conçu pour mobiliser les partenaires japonais autour des priorités de développement du continent, ce forum a une nouvelle fois été la cible de manœuvres politiques algériennes.
Fidèle à sa logique d’obstruction, Alger a tenté d’y imposer la présence du Polisario, au risque de détourner un espace consacré à l’investissement et à la coopération vers une querelle idéologique sans avenir.
Alerté par le Maroc, le gouvernement japonais a tranché : aucune invitation n’a été adressée aux représentants de la soi-disant « rasd ».
Tokyo a tenu à rappeler sa position constante, selon laquelle la TICAD est un cadre intergouvernemental réservé aux États souverains, membres des Nations Unies.
La présence marginale du Polisario n’a donc rien d’une reconnaissance. Elle n’a été rendue possible que par une manœuvre de la Commission de l’Union africaine, qui a exploité sa position de coorganisateur pour glisser les séparatistes dans son dispositif.
L’épisode a pourtant tourné au désastre diplomatique pour Alger et ses protégés. Espérant pouvoir capitaliser sur leur présence physique à Yokohama, ils se sont retrouvés dans une posture humiliante. Le Japon, ferme dans ses principes, a refusé de leur accorder le moindre statut officiel.
Leurs documents de voyage, estampillés au nom de la pseudo « rasd», ont été rejetés par les autorités nippones. Contrairement à certaines éditions passées, ils n’ont même pas été autorisés à entrer sur la base de passeports algériens. Leur arrivée sur le sol japonais n’a donc été rendue possible que grâce au parapluie de l’Union africaine, mais cela ne leur a valu aucune reconnaissance diplomatique de la part de l’hôte du sommet.
La différence de traitement avec les délégations africaines a été frappante. Tandis que les États du continent bénéficiaient d’un protocole exemplaire, d’un accueil officiel et d’un accès à toutes les instances de la conférence, les représentants du Polisario ont été ignorés, laissés en marge, sans aucun égard. Aucun accueil ne leur a été réservé à l’aéroport, aucune prise en charge ne leur a été assurée par les autorités japonaises, aucune visibilité ne leur a été accordée dans les travaux.
Jamais leur présence n’aura été aussi coûteuse en termes d’image et de crédibilité. Ce qui devait être, du point de vue d’Alger, une vitrine, s’est transformé en une démonstration éclatante de l’isolement de sa chimère et de son défait de légitimité internationale.
En cherchant à politiser un forum consacré au développement, Alger a en réalité infligé à son protégé l’un de ses revers diplomatiques les plus cinglants.
Au-delà de l’épisode, le signal envoyé est clair : la TICAD n’est pas un terrain de manœuvres idéologiques, mais un espace de coopération concret.
Le continent africain, en quête d’investissements et de partenariats structurants, n’a plus de temps à perdre avec des batailles artificielles.
Et à Yokohama, le Polisario a surtout révélé ce qu’il est devenu : un intrus toléré à la marge, sans reconnaissance, sans voix, et de plus en plus rejeté par la communauté internationale.
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