Politique

La chute d’Assad révèle le rôle du Polisario, armé par l’Iran et l’Algérie, dans le conflit syrien

Une enquête menée par la journaliste néerlandaise Rena Netjes pour le magazine MENA DAWN révèle l’implication de combattants du Front Polisario dans le conflit syrien, où ils ont servi le régime de Bachar al-Assad. Ces révélations soulèvent de sérieuses questions sur les crimes de guerre et les entraves à la justice transitionnelle en Syrie post-conflit.

Un lien direct avec l’Iran et le Hezbollah

Selon l’enquête, l’Iran a utilisé son réseau de groupes armés pour renforcer son influence en Syrie, et le Front Polisario en faisait partie. Des rapports récents, corroborés par une source du Washington Post et des documents des services de renseignement syriens, confirment que des centaines de combattants du Polisario ont été formés par l’Iran et se sont battus aux côtés des forces du régime syrien. Un document de 2012, jugé authentique, atteste de la présence de 120 soldats du Polisario, intégrés dans des unités de l’armée arabe syrienne.

Des chercheurs syriens interrogés par l’auteure de l’article ont précisé que l’entraînement militaire du Polisario était organisé par le Hezbollah dans des camps au sud du Liban, ce qui met en lumière les liens profonds entre l’organisation, l’Iran, et l’Algérie, qui a pleinement soutenu le régime de Damas.

Des combattants arrêtés et accusés de crimes de guerre

L’enquête révèle qu’après l’effondrement du régime Assad, des combattants du Polisario ont été arrêtés dans le sud d’Alep. Plusieurs sources indépendantes basées à Idlib confirment la détention d’environ 70 combattants, qui seraient actuellement dans des prisons syriennes.

Des enquêtes en cours ont révélé que certains des membres du Polisario ont avoué leurs liens avec le Corps des Gardiens de la révolution iraniens et les services de renseignement iraniens et algériens. Plus grave encore, ils auraient reconnu avoir commis des crimes de guerre contre des civils syriens, ce qui complique les efforts de la nouvelle Commission pour la justice transitionnelle syrienne.

Un déni officiel face aux preuves

Contactée, une conseillère du président du Front Polisario, Al-Nana Labat Al-Rashid, a nié les allégations, les qualifiant de « mensonges de la propagande marocaine ». Elle a affirmé que le Washington Post avait retiré son article sur le sujet, une allégation que la journaliste Rena Netjes a réfutée, en précisant que le journal américain avait seulement ajouté une correction sur le fait de ne pas avoir contacté le Polisario avant la publication.

Malgré le déni, la présence de ces combattants soulève des défis majeurs pour la Syrie, qui doit non seulement faire face aux crimes de son propre régime, mais aussi à ceux commis par des milices étrangères agissant par procuration. L’article conclut que le peuple syrien a besoin de vérité et de justice pour toutes les atrocités, et pas seulement de règlements de comptes politiques.

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