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Boussouf dénonce l’absence de politiques publiques concernant les MRE

Le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’Etranger (CCME) Abdellah Boussouf a dénoncé l’absence de politiques publiques concernant les marocains du monde, et critiqué le fait que les engagements pris par les gouvernements ne soient pas mis en œuvre, et que les mutations que connaissent les MRE et leurs sociétés d’accueil ne soient prises en compte.

Abdullah Boussouf, qui était l’invité de l’émission «Dialogue avec le journal Al Oâmk», a indiqué qu’il n’y avait « aucune politique publique pour les marocains du monde, et que tous les efforts que nous déployons à cet égard sont de l’ordre de l’animation ». Il a expliqué que la Constitution marocaine a mis la barre très haut concernant les MRE. Néanmoins, ces dispositions n’ont pas été mises en œuvre depuis 2011 estimant qu’il s’agit là du premier pilier de toute politique publique dans ce domaine. Il a précisé, à cet égard, que « les discours et les messages royaux sont un cadre de référence » soulignant que le roi Mohammed VI avait, depuis son accession au trône, toujours accordé une attention particulière aux MRE, et ses discours et messages les évoquaient via une vision prospective et proactive.

Le secrétaire général du (CCME) a vivement critiqué les gouvernements successifs pour ne pas avoir pris en compte les engagements annoncés lors de leurs déclarations gouvernementales. Il a ainsi indiqué que le gouvernement d’Abdelilah Benkirane a fait 19 déclarations concernant les MRE mais aucune d’elles n’a été mise en œuvre à l’exception de celle relative à l’action consulaire qui avait retenu l’attention du roi donnant ses instructions dans le discours du Trône de 2015, et effectuant, par la suite, une visite sur le terrain au consulat d’Orly. Boussouf a regretté, à cet égard, le fait qu’il n’y avait aucune communication entre ce gouvernement et le CCME.

Concernant le gouvernement Saad Eddine, il a indiqué que « les six point de la déclaration gouvernementale concernant les MRE ont été proposés par le CCME mais ils n’ont toujours pas été mises en œuvre après 3 ans, et ce malgré nos multiples relances du gouvernement ».

Avec le gouvernement Abbas El Fassi, poursuit – il, « l’expérience du CCME était encore embryonnaire. Elle a été de courte durée. Un conseiller spécial avait été nommé par l’ex Premier ministre pour communiqué avec le Conseil et assistait à toutes ses sessions. Le Premier ministre avait à l’époque également aidé financièrement à organiser certaines de nos activités »

Selon Boussouf , les liens entre les gouvernements et le CCME sont restés très faibles à l’instar de toutes les autres instances de gouvernance. Cela est dû, selon lui, au fait que « les gouvernements considèrent ces instances comme leurs concurrents et n’accordent pas beaucoup d’intérêt à leurs recommandations contrairement à ce qui se passe dans les vielles démocraties où ces instances jouent un rôle d’éclaireur qui met en relief les points fondamentaux sur lesquels l’acteur gouvernemental doit bâtir ses politiques publiques ».

Boussouf a reproché à ceux qui ont la charge des affaires publiques de ne pas prendre en compte les transformations que connaissent les marocains du monde et les mutation que vivent leurs sociétés d’accueil à savoir les problèmes du terrorisme, « de la montée de l’extrême droite » et du « phénomène de l’islamophobie », soulignant qu’aucune politique publique ne peut être élaborée sans prendre en compte ces transformations.

Par ailleurs, le Secrétaire général du CCME a révélé que la Commission présidée par Chakib Benmoussa ne l’a pas contacté pour avoir son avis au sujet du nouveau projet de développement, mais il s’est dit satisfait de la présence de sept marocains du monde au sein de cette Commission ce qui constitue, selon lui, « une étape importante en vue d’impliquer les marocains du monde dans la réflexion au sujet d’un chantier national d’une grande envergure ».

Boussouf a ajouté que les marocains du monde devraient faire partie du nouveau projet de développement auquel nous aspirons tous. Ils vivent, selon lui, dans un environnement développé et peuvent ainsi y contribuer à plusieurs titres, qu’il s’agisse de l’économie de la connaissance, des technologies modernes ou encore de l’intelligence artificielle. Il a appelé à ce que ce nouveau projet intègre des éléments de réponse aux attentes et aux besoins de nos MRE.

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