Les immigrants subsahariens et d’Afrique de l’Ouest : un pont culturel et commercial à Bab Chellah

Dans une journée typique près du Parking Bab Chellah, on peut être interpellé par les ressortissants subsahariens et d’Afrique de l’Ouest qui occupent l’espace. Des groupes dispersés sont installés devant les quais du tramway, proposant aux passants des articles de différentes natures importés, notamment de leur pays d’origine.
Sur de petites tables ou dans des sacs, on trouve des produits cosmétiques, des crèmes de massage, des accessoires, ainsi que des produits alimentaires particuliers exposés dès la première heure, en attente d’acheteurs marocains ou étrangers. De plus, il est impossible de passer par cet endroit sans être attiré par leurs conversations dans leur propre langue et sans remarquer la variété des articles spéciaux proposés à la vente.
En effet, plusieurs immigrants, principalement du Sénégal, sont installés dans cet endroit et pratiquent ce métier depuis des années. Malick DIALLO, un Sénégalais âgé d’une trentaine d’années, est venu au Maroc en 2018 et a décidé de se lancer dans le commerce de ces produits pour subvenir à ses besoins. Il affirme qu’il vit « bien actuellement » avec sa famille grâce à ce travail.
Dans une déclaration à « Al3omk », il précise qu’il vend « des onguents et des accessoires importés uniquement du Sénégal ». « Je les acquiers auprès des grossistes à Casablanca, ceux qui vendent spécifiquement ces produits uniques et qui les achètent auprès de commerçants qui se déplacent entre Dakar et la capitale économique du Maroc », explique-t-il.
Il ajoute que « les Marocains achètent souvent nos produits », ce qui reflète le degré de coexistence entre les Marocains et les Sénégalais. De plus, Malick ne voit pas de différence entre le Maroc et le Sénégal. Pour lui, « les deux constituent un seul peuple dont l’unique différence est la langue ».
Parmi ce qu’on peut également découvrir, il y a la nourriture africaine spéciale. Lors de notre tournée, on a rencontré Aicha, Sénégalaise d’une vingtaine d’années qui vend du millet cultivé dans leur pays. C’est une céréale qui peut être mélangée avec du lait et qui donne « un bon goût ». Ainsi, elle propose aux acheteurs le « Bissap » ou le « Karkadé », qui est une boisson rouge préparée à partir des fleurs d’hibiscus, de la menthe et du sucre.
A cet égard, Aicha déclare qu’elle vend « ces aliments depuis un an », et affirme que « les Marocains les achètent fréquemment, puisqu’ils les utilisent également dans leur cuisine ».
Elle ajoute sur un ton de gratitude « ce travail est pour moi une source de revenu, après des tentatives échouées de recherche d’emploi ». Selon elle, la demande est élevée pour ces produits, ce qui fait que de nombreux immigrés en font leur métier dans plusieurs artères de la capitale.
Somme toute, dans ce lieu, les marchands subsahariens et d’Afrique de l’Ouest prennent de plus en plus d’importance et renforcent davantage les liens avec les habitants de la ville. À travers le commerce de leurs produits, ils ont pu introduire une nouvelle culture qui semble être appréciée par un certain nombre de Marocains. »
Kenza Makhdar-Journaliste Stagiaire
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