Le syndicat de Moukharik accuse Ait Taleb de « terroriser » les employés et appelle à l’intervention des institutions de l’État

L’Union nationale de la santé, affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), a signalé ce qu’elle qualifie de nouvelle « scandale » dans le secteur de la santé, venant s’ajouter à la « mascarade » de la régression des acquis et des droits des cadres de la santé. Elle accuse des responsables administratifs, qualifiés de « pseudo-militants », de mener une campagne de désinformation pour dissuader les employés de poursuivre la grève et tromper l’opinion publique et les parties concernées en leur faisant croire que les professionnels de la santé acceptent la diminution de leurs revendications et attentes.
Dans un nouveau communiqué, dont une copie a été reçue par le journal « Al Omk », l’Union affirme que des responsables administratifs, parmi lesquels des directeurs régionaux, des délégués, des directeurs d’hôpitaux et des responsables des réseaux d’institutions sanitaires, ont lancé une « campagne d’intimidation systématique » pour dissuader les cadres de santé de poursuivre la deuxième partie de la grève ouverte et le sit-in prévu par l’Union le jeudi 25 juillet 2024 devant le Parlement à Rabat.
Elle ajoute que bon nombre de ces responsables ont contacté directement ou indirectement plusieurs employés pour les inciter à reprendre le travail sous prétexte que la grève aurait été suspendue et qu’ils feraient face à des conséquences administratives, semant ainsi la peur parmi les grévistes. Elle considère cela comme une partie infime du « bourbier » dans lequel l’administration et ses partisans tentent d’enfoncer les employés à l’avenir, des pratiques interdites au niveau national et international, selon les termes du syndicat.
Les camarades de Moukharik ont critiqué des syndicats sans les nommer, affirmant que « des individus affiliés à des cadres avec lesquels nous sommes censés partager l’ambition d’améliorer les conditions des travailleurs du secteur, et avec qui nous avons lutté malgré des divergences d’opinion, n’ont pas laissé passer l’occasion du mécontentement des cadres de santé face à la réduction de leurs revendications sans y faire face par des mensonges et des tromperies, que ce soit directement ou sur les réseaux sociaux, et en harcelant leurs collègues ».
Le syndicat tient le ministère de la Santé et de la Protection sociale pour responsable de mettre fin à ces « graves dérives qui constituent un scandale majeur », appelant les composantes du secteur à inciter leurs membres à cesser ces « pratiques déshonorantes pour leurs auteurs et leurs organisations ». Elle demande également l’intervention des institutions constitutionnelles du pays ainsi que des organisations politiques, civiles et des droits de l’homme pour protéger le droit des employés à exercer librement leurs convictions de faire grève ou non dans le secteur de la santé.
L’Union nationale de la santé, affiliée à l’UMT, avait décidé de poursuivre les protestations dans le secteur de la santé malgré l’accord conclu entre le ministère de la Santé et d’autres syndicats de la santé, dont les détails ont été annoncés hier mardi. Elle a appelé à poursuivre la mise en œuvre de la deuxième partie de la grève ouverte dans le secteur de la santé du lundi 22 au vendredi 26 juillet 2024 pendant les trois jours restants, les 24, 25 et 26 juillet 2024.
Mardi dernier, le syndicat de l’UMT a annoncé une série de conditions posées au ministre de la Santé pour participer à la réunion consacrée à écouter la réponse gouvernementale au dossier revendicatif des travailleurs de la santé.
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a signé, par délégation du chef du gouvernement, hier mardi, un procès-verbal d’accord entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et six syndicats représentatifs du secteur de la santé, basé sur l’offre gouvernementale relative au dossier revendicatif présenté par le ministre de la Santé et de la Protection sociale aux syndicats par délégation du chef du gouvernement le 12 juillet 2024.
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