Société

Le Maroc dans le viseur de la variole du singe : un expert appelle à la vigilance

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété la veille, l’état d’urgence sanitaire mondiale face à l’épidémie de variole du singe « mpox » qui sévit dans plus d’une douzaine de pays africains. Cette décision fait suite à la confirmation de cas tant chez les enfants que chez les adultes, ainsi qu’à l’émergence d’une nouvelle souche du virus.

Ce niveau d’alerte maximal, le plus élevé que l’OMS puisse émettre, intervient dans un contexte de pénurie de vaccins en Afrique, ce qui risque d’entraver les efforts de lutte contre l’épidémie en République démocratique du Congo et dans d’autres pays d’Afrique centrale dans les semaines à venir.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé sa profonde inquiétude face à cette situation, soulignant le risque élevé de propagation du virus au-delà du continent africain.

Interrogé par le journal  » Al Oâmk fr », le professeur Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé, a souligné que cette déclaration d’urgence mondiale signifie que tous les pays africains, voire du monde entier, sont désormais menacés. Il a ainsi appelé à la mise en place de mesures de précaution immédiates et à ne pas attendre que le virus atteigne les frontières nationales.

Dr. Tayeb Hamdi a affirmé que la résurgence de la variole du singe, également connue sous le nom de variole simienne, suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté scientifique et des autorités sanitaires. Il a déclaré que ce virus, autrefois confiné à certaines régions d’Afrique centrale et de l’Ouest, s’étend désormais à de nouveaux territoires à un rythme alarmant, avec une augmentation significative des cas dans plusieurs pays africains. Cette propagation géographique rapide, accompagnée de possibles mutations du virus, est une source de grave préoccupation.

Le Maroc, en raison de ses échanges commerciaux et de ses liaisons aériennes avec l’Afrique, est également exposé à ce risque, selon le chercheur. Il a mis en garde contre la propagation rapide de ce nouveau variant, plus contagieux que les précédents et capable de se transmettre non seulement par contact sexuel mais aussi par contact avec des enfants ou au sein d’un foyer.

Le professeur Hamdi a également alerté sur le taux de mortalité élevé associé à cette épidémie, qui atteint 3% en moyenne, avec des taux plus élevés chez les adultes (5%) et les enfants (10%).

Il a souligné que les symptômes de la variole du singe commencent généralement par une fièvre, des céphalées, des douleurs musculaires, et une fatigue générale. Il a affirmé que des adénopathies (ganglions enflés) peuvent apparaître, suivies de lésions cutanées caractéristiques sous forme de bulles remplies de liquide. Il a précisé également que, contrairement à la souche de 2022 qui affectait principalement les régions génitales, la nouvelle souche provoque des lésions sur tout le corps, y compris le visage, les mains, les pieds, le tronc, la bouche, les yeux, et la cornée.

Pour faire face à cette menace, le chercheur plaide pour une mobilisation nationale, incluant une sensibilisation accrue de la population et des professionnels de santé, ainsi qu’un renforcement de la surveillance épidémiologique. Il appelle également à des mesures de contrôle aux frontières et à une participation active du Maroc aux efforts de lutte contre l’épidémie en Afrique.

Il insiste sur la nécessité d’une coopération internationale pour garantir l’accès aux vaccins, aux traitements et aux outils de diagnostic, tout en soulignant l’importance de renforcer les capacités des pays africains en matière de dépistage précoce, de diagnostic, de traitement, d’isolement et de vaccination.

Par ailleurs, le mardi 13 août, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont déclaré l’état d’urgence sanitaire en raison de l’épidémie de variole du singe en Afrique centrale, où plus de 500 décès ont été enregistrés. Ils ont signalé 17 000 cas suspects et 517 décès sur le continent depuis le début de l’année, soit une augmentation de 160 % des cas et de 19 % des décès par rapport à la même période de l’année dernière.

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