Politique

Crise des facultés de médecine : le taux de boycott dépasse 95 % et le Médiateur du Royaume rencontre la commission des étudiants

Dans une nouvelle évolution du dossier des grèves des étudiants en médecine, le Médiateur du Royaume tient ce jeudi, une réunion avec les représentants des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie, qui ont décidé de boycotter la session de rattrapage prévue aujourd’hui. Cette opportunité pourrait être l’ultime tentative de médiation.

Face à l’impasse de la médiation de la majorité, le Médiateur du Royaume s’est saisi de la crise. Il est prévu que le comité national des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie rencontre aujourd’hui, jeudi 5 septembre 2024, le Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou.

Une source au sein de la commission de médiation, constituée par les groupes de la majorité à la Chambre des représentants pour résoudre la crise des étudiants en médecine, a révélé à “Al Oamk fr” que jusqu’à onze heures de ce jeudi matin, le taux d’étudiants boycottant l’examen a atteint 97,87 % pour les étudiants en médecine et 100 % pour les étudiants en pharmacie à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marrakech. Il a également atteint 96,66 % à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Beni Mellal pour les étudiants en médecine, et 97,1 % à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca pour les étudiants en pharmacie.

La même source a indiqué que le ministère a présenté une proposition à la commission de médiation et s’emploiera à la mettre en œuvre, en conditionnant son application à la participation des étudiants aux examens. Dans ce contexte, plusieurs facultés de médecine et de pharmacie ont annoncé que les examens de rattrapage du premier semestre se tiendront aujourd’hui, 5 septembre 2024.

Cette situation s’accompagne d’une recrudescence des voix imputant au gouvernement la responsabilité de la crise, ainsi que d’une médiation laborieuse menée par les groupes parlementaires de la majorité.

Tandis que les groupes de la majorité à la Chambre des représentants s’efforcent de médier dans ce dossier, les étudiants soulignent que la commission de médiation n’a pas sollicité de rencontre avec leur comité national, adressant une requête exclusive aux parents et tuteurs des étudiants. Ils considèrent que leur exclusion de la table des négociations ne saurait conduire à un dénouement de l’affaire.

Selon les communiqués des facultés de médecine et de pharmacie, les étudiants qui passeront les examens du 5 septembre auront la possibilité de bénéficier d’une session exceptionnelle pour le second semestre. De plus, ils profiteront de l’annulation de la note zéro précédemment attribuée aux étudiants absents lors des examens du premier semestre, et les étudiants suspendus seront autorisés à passer les examens.

La même source a souligné que la participation des étudiants aux examens constituerait une étape fondamentale vers la résolution de cette crise qui perdure depuis des mois.

Dans un appel, les étudiants en médecine et en pharmacie ont interpellé la société en ces termes : « Nous nous adressons à vous aujourd’hui dans un moment de profonde douleur et tristesse, après neuf mois de marginalisation et de négligence à notre égard ». Ils ont indiqué qu’au cours de cette période, ils ont été « victimes du manque de sérieux des responsables qui nous poussent vers une année blanche sans se soucier de notre avenir ».

Concomitamment à l’échéance fixée par le gouvernement pour passer l’examen de rattrapage du premier semestre, les étudiants ont exhorté les marocains à soutenir leur cause et à se tenir à leurs côtés « dans cette épreuve, chacun selon ses moyens, ne serait-ce que par une publication sur les réseaux sociaux ». Ils ont souligné que la voix du peuple marocain « aura un impact significatif sur l’évolution de la situation et la réalisation de la justice que méritent les étudiants en médecine et en pharmacie ».

Les étudiants ont affirmé être en grève depuis décembre 2023 pour revendiquer leurs droits les plus élémentaires, notamment celui d’une formation de qualité répondant à leurs aspirations et à celles du citoyen marocain. Ils ont exprimé leur accueil favorable à ce qu’ils ont qualifié de « réforme réaliste », tout en rejetant les « solutions de rafistolage susceptibles de produire des cadres sans respect des normes de qualité et de compétence ». Ils ont attiré l’attention sur le fait que ces dernières « affecteront directement cinq promotions actuellement ».

Les étudiants ont annoncé hier, mercredi 4 septembre 2024, leur intention de manifester dans plusieurs facultés, notamment celles de la capitale Rabat et de Casablanca, et ont réaffirmé leur détermination à boycotter les examens de rattrapage programmés pour demain jeudi, ce qui constituera le cinquième boycott d’examens par les étudiants.

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