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Liban : Comment les « explosifs brisants » ont été intégrés dans les engins du Hezbollah

Un responsable de la sécurité libanaise a révélé des détails sur l’incident survenu hier mardi au Liban, où des dispositifs de communication « pagers » utilisés par les membres du Hezbollah ont explosé, entraînant la mort de 12 personnes et blessant des milliers d’autres. Selon la source, ces appareils avaient été préalablement piégés avec une quantité inférieure à 20 grammes de substances explosives.

D’autres sources ont indiqué que l’explosif ajouté aux « pagers » du Hezbollah serait probablement du « RDX », également connu sous le nom de « dynamite royale » ou « hexogène ». Cette substance, dont le nom chimique est « cyclotriméthylène trinitramine », est réputée pour sa stabilité remarquable et sa haute production énergétique, ce qui la rend adaptée à divers usages militaires et industriels.

En tant que solide cristallin blanc semblable au sucre, le RDX est non soluble dans l’eau et sensible aux chocs. Son usage non militaire principal est dans les capsules de détonation dans l’industrie minière. Militairement, elle est couramment mélangée avec d’autres explosifs et constitue la matière explosive principale des célèbres C4 et Semtex.

Le RDX possède un facteur de performance relativement élevé de 1,60, le rendant plus efficace et stable que les explosifs à base de TNT (trinitrotoluène). Sa vitesse d’explosion, d’environ 8750 mètres par seconde, en fait l’un des explosifs chimiques les plus puissants, avec une densité énergétique explosive élevée. Cette vitesse se réfère à la vitesse à laquelle l’onde de choc se propage à travers le matériau explosif.

Le RDX présente des caractéristiques qui le rendent idéal pour le sabotage d’appareils compacts comme les pagers. Premièrement, il peut être mélangé avec des plastifiants pour le rendre malléable comme de l’argile tout en conservant ses propriétés explosives. Cela permet de le modeler pour des espaces restreints et irréguliers, tels que les petits appareils, le rendant parfait pour des missions secrètes nécessitant un camouflage des charges explosives.

Deuxièmement, après mélange avec d’autres substances, il devient moins sensible et plus stable à long terme, ce qui signifie qu’il peut rester en place pendant une période prolongée en attendant d’être déclenché.

Selon le site américain « The Monitor », cette méthode était nécessaire pour le plan initial d’Israël, qui prévoyait l’explosion des appareils en cas de guerre totale avec le Hezbollah pour obtenir un avantage stratégique. Cependant, des informations de renseignement ont révélé que deux membres du Hezbollah avaient découvert la compromission des appareils et les avaient activés.

La grande stabilité de ces explosifs exige un détonateur ou un choc haute énergie pour leur détonation. Il est probable qu’un petit dispositif de détonation ait été intégré aux pagers, ou qu’il ait été dissimulé près de la batterie. Lorsqu’une surcharge est appliquée à la batterie des pagers, elle chauffe et déclenche le RDX.

En outre, le RDX appartient à la catégorie des « explosifs à haute capacité de détonation », ce qui signifie qu’il génère une onde de choc extrêmement forte et rapide lors de l’explosion, ce qui provoque une fragmentation puissante des matériaux.

Le terme « détonation » dans ce contexte fait référence à la capacité des explosifs à provoquer un effet de destruction ou d’écrasement, en particulier lorsqu’ils sont utilisés contre des cibles solides comme le métal ou le béton. Dans les industries telles que l’exploitation minière et la construction, le RDX est utilisé dans les démolitions contrôlées, où une explosion précise est requise.

Les explosifs à haute capacité de détonation sont généralement caractérisés par des vitesses d’explosion très élevées, souvent supérieures à 7000 mètres par seconde. Cette vitesse crée une onde de pression intense qui peut couper, briser ou percer les matériaux.

Les caractéristiques susmentionnées ont permis aux explosifs « dynamite royale » de s’imposer dans le domaine des opérations militaires. Le RDX a été synthétisé pour la première fois en 1899 par le chimiste allemand Hans Henning. Cependant, il n’a pas attiré beaucoup d’attention à l’époque en raison de la disponibilité d’autres explosifs comme le TNT.

Ce n’est qu’au début des années 1920 que le potentiel du RDX en tant qu’explosif militaire puissant a été reconnu. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la demande pour cette substance a augmenté, avec les États-Unis produisant environ 15 000 tonnes par mois et l’Allemagne environ 7100 tonnes mensuellement.

Après la Seconde Guerre mondiale, le RDX est resté largement utilisé durant la guerre froide. Sa stabilité relative et sa haute production d’énergie en ont fait un choix idéal pour la conception de têtes nucléaires, et les États-Unis ainsi que les autres pays de l’OTAN ont continué à améliorer ses formulations en le combinant avec d’autres matériaux pour créer des explosifs variés.

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