Économie، Politique

Échec de l’ADA : Des milliers d’ouvriers agricoles dans la misère

L’Agence de Développement Agricole (ADA), dirigée par Mehdi Rifi, fait face à de vives critiques pour son incapacité à mettre fin à la situation dramatique de « famine » et de déplacement de centaines de travailleurs agricoles.

Ces derniers, victimes des échecs des partenariats public-privé dans plusieurs exploitations appartenant aux entreprises publiques SODIA et SOGETA, souffrent d’une situation précarisée depuis plusieurs années. Par ailleurs, l’ADA est accusée d’avoir permis la spéculation et le « courtage » sur des milliers d’hectares de terres domaniales.

Selon des sources syndicales rapportées par Al Omq, plusieurs grandes entreprises et « investisseurs » influents, auxquels ont été confiées des dizaines d’exploitations dans le cadre des partenariats public-privé, se sont mués en simples courtiers. Ces derniers se livrent à des pratiques spéculatives sur ces terres sans entreprendre les investissements agricoles nécessaires. Ce manque d’action de l’ADA contribue à prolonger cette situation.

Ces investisseurs freinent clairement les projets agricoles, procédant à des licenciements massifs ou individuels, et abandonnent les ouvriers à leur sort. L’échec des projets agricoles a ainsi transformé ces « investisseurs » en « sommateurs et spéculateurs », selon les propos d’Idriss Aada, vice-secrétaire général de l’Union Nationale du Secteur Agricole (UMT), rapportés par Al Omq.

Dans un communiqué, l’Union Nationale du Secteur Agricole a exigé que le directeur général de l’ADA ainsi que les membres de la commission interministérielle concernée prennent des mesures immédiates pour mettre fin à la souffrance des ouvriers, victimes de l’échec de ces partenariats, et à la spéculation sur les terres agricoles.

Idriss Aada a précisé que cette situation concerne des centaines de travailleurs dans des exploitations réparties sur des milliers d’hectares dans les régions du Gharb, de Berkane et du Souss. Ces terres sont la propriété des sociétés SODIA et SOGETA, qui ont été créées par l’État pour gérer les terres récupérées après l’indépendance.

L’UMT a souligné que la responsabilité de l’ADA dans le suivi de ces investissements est évidente, et a dénoncé son incapacité à appliquer les lois pour protéger les ouvriers. Certains de ces travailleurs n’ont pas touché de salaire depuis sept ans, et sont privés de couverture sociale et d’allocations familiales, a ajouté M. Aada.

L’Union a également critiqué l’inaction de l’ADA dans l’application de la loi, et sa gestion laxiste des engagements contractuels des partenaires, tout en évoquant les difficultés liées au suivi, qui nécessitent l’intervention d’autres ministères, comme ceux de l’Intérieur et des Finances, ainsi que l’influence des exploitants.

Il est important de rappeler que l’État, par l’intermédiaire de l’ADA, a signé des partenariats avec des investisseurs privés pour la location à long terme (de 17 à 40 ans, en fonction du projet) de terres agricoles. Les investisseurs sont tenus de réaliser des projets agricoles visant à optimiser l’utilisation des terres et à créer des emplois dans les zones rurales.

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