Politique

Le Maroc mise sur l’intelligence artificielle et les données massives pour prévenir les incendies de forêt

Le Maroc a recours à l’utilisation de l’intelligence artificielle et des systèmes de données massives (BIG DATA) pour éviter de répéter le scénario des incendies de l’été 2022, au cours duquel le royaume a connu 500 incendies. Ceci est révélé par le directeur général de l’Agence des eaux et forêts, Abderrahim Houmy, lors de sa présentation devant la Commission des infrastructures de base, de l’énergie et des mines au Parlement.

Houmy a expliqué que ce système analyse les données liées à la végétation, au relief, aux conditions météorologiques, aux données climatiques (température, humidité, vents), ainsi qu’aux données sociales et économiques. Ce système fait partie du Centre national de gestion des risques climatiques forestiers, créé en 2016, qui travaille sur la gestion préventive des risques d’incendie de forêt.

Le Centre met en place des programmes nationaux pour la prévention des incendies de forêt, coordonne avec les partenaires, prend des décisions et mobilise les moyens d’intervention. Il est composé d’unités d’analyse des risques, de logistique, d’information, de planification et de suivi des opérations. Toutes les opérations sont continuellement suivies et supervisées depuis la salle des opérations au niveau national.

Pour renforcer les capacités de surveillance et de lutte contre les incendies, le Maroc a acquis de nouvelles ressources, notamment trois nouvelles avions « Canadair » pour porter leur nombre total à huit, ainsi qu’une augmentation du nombre d’avions « Trackers » pour atteindre 20. Une nouvelle « drone » a également été acquise, spécialement dédiée à la surveillance, au suivi et à l’analyse des incendies de forêt. Ce nouveau moyen permet de prioriser les interventions, d’assurer le soutien des équipes sur le terrain jour et nuit en utilisant des rayons infrarouges à haute précision.

Ce drone collecte également toutes les informations sur le terrain, y compris les coordonnées géographiques, la géographie et les dégâts, et envoie les images et les données directement au centre de commandement du Centre national de gestion des risques climatiques forestiers pour le suivi, le soutien et la prise de décision.

Depuis le début de l’année 2023 jusqu’à aujourd’hui, le Maroc a enregistré 222 incendies de forêt ayant détruit 3900 hectares, principalement dans les villes du nord du pays. Les espèces les plus touchées par ces incendies sont les pins (cèdres, thuyas, pins), les chênes (chêne vert, chêne-liège, eucalyptus) et les espaces non boisés (espèces secondaires, alliées, herbes).

Cependant, le directeur général de l’Agence des eaux et forêts, Abderrahim Houmy, a souligné que les forêts brûlées ne sont pas perdues et qu’un travail de reboisement et de réhabilitation est entrepris immédiatement après les incendies. Il a également noté que 133 000 hectares ont été protégés contre le risque d’incendie en 2022.