À l’occasion du 71ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, cette année, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le préserve, a eu l’amabilité d’accorder Sa grâce Royale à un ensemble de 685 personnes. Ce groupe inclut tant des détenus que des individus en liberté provisoire, condamnés par les différents tribunaux du Royaume.
De surcroît, Sa Majesté a accordé Sa grâce Royale à 4 831 individus condamnés, poursuivis ou recherchés dans des affaires relatives à la culture du cannabis, et qui remplissent les critères nécessaires pour bénéficier de cette clémence.
En sus des aspects humanitaires associés à cette initiative Royale, elle facilitera l’intégration des bénéficiaires dans la nouvelle stratégie régionale établie après la création de l’Agence Nationale de Régulation des Activités relatives au Cannabis.
Cette démarche engendrera des effets structurant sur les plans économique et social, notamment en promouvant la transformation et l’exportation du cannabis ainsi que l’importation de ses dérivés à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. Elle encouragera également l’émergence de cultures alternatives et le développement d’activités non agricoles, contribuant ainsi à une diversification économique substantielle.
À travers des déclarations recueillies par le journal “Al Oamk fr”, divers acteurs sociaux expriment leurs réactions sur la récente grâce Royale, chacun articulant ses perspectives sur les répercussions de cette décision.
Cherkaoui Roudani : Une initiative Royale à portée humanitaire
L’expert en études géostratégiques et de sécurité de défense, Cherkaoui Roudani, a souligné que la grâce Royale, accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis, est une initiative humanitaire noble s’inscrivant dans une perspective stratégique de grande envergure.
Roudani a déclaré, qu’il s’agit également d’une « initiative en accord avec les dynamiques de transformation économique et sociale que connaissent les régions concernées par la culture du cannabis ».
L’expert a ajouté que « la grâce Royale n’est pas seulement une noble initiative, mais elle fait également partie d’une vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi, qui vise à intégrer les bénéficiaires dans la nouvelle stratégie de développement, concrétisée par la création de l’Agence Nationale de Régulation des Activités relatives au Cannabis ».
Roudani a souligné que Sa Majesté le Roi cherche, par cette initiative Royale, non seulement à réinsérer socialement les bénéficiaires, mais aussi à promouvoir le développement économique durable des régions concernées, en indiquant que les cadres légaux et réglementaires établis par l’Agence Nationale de Régulation des Activités relatives au Cannabis, avec le soutien des acteurs de la société civile, permettent de sécuriser l’insertion des agriculteurs concernés dans des activités légales et régulées, contribuant ainsi au développement de ces régions.
L’expert a noté que la grâce Royale s’inscrit également dans le cadre des efforts continus du Maroc pour éradiquer la culture illégale du cannabis, et vise à intégrer les cultivateurs de cannabis dans un cadre légal qui favorise la création d’une dynamique de développement économique et social dans les régions concernées.
Chakib Al Khayari : La grâce Royale, un point de départ pour une nouvelle vie dans les régions de culture du cannabis
L’activiste des droits humains, Chakib Al Khayari, a qualifié la grâce accordée par le Roi Mohammed VI, à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple de cette année, à un groupe de personnes, parmi lesquelles des personnes poursuivies dans des affaires liées à la culture du cannabis, comme une « grâce Royale sans précédent, qui constitue véritablement un point de départ pour une nouvelle vie dans les régions de culture du cannabis ».
À cet égard, Al Khayari a affirmé que cette grâce Royale, sans précédent dans son ampleur, intervient après la récente grâce accordée par le Roi à l’occasion de la Fête du Trône à un groupe de journalistes, et personnes condamnées dans des affaires de terrorisme.
Il a ajouté que cet acte témoigne de la volonté du Roi Mohammed VI de transformer les grandes occasions nationales en opportunités pour prendre des initiatives humanitaires nobles fondées sur les principes de miséricorde et de pardon, en tenant compte de l’intérêt supérieur de la société.
Le coordinateur de la coalition pour l’usage médical et industriel du cannabis a souligné que cette grâce Royale sans précédent, avec ses dimensions humanitaires et sociales, répond aux demandes exprimées par les habitants des régions de culture du cannabis et par diverses forces vives de la société, y compris des associations, des syndicats et des partis politiques.
Cette initiative constituera sans doute un tournant historique dans les régions de culture du cannabis en particulier, et dans le pays en général, servant de pilier pour un essor social et économique qui touchera principalement ces régions, avec des répercussions positives non seulement au niveau national, mais aussi international.
Al Khayari a déclaré que « cette grâce royale intervient dans le cadre de l’adoption par l’État d’une nouvelle politique en matière de drogues, comme en témoigne son plaidoyer auprès des Nations Unies pour le retrait du cannabis de l’annexe IV de la Convention de 1961 sur les stupéfiants, permettant ainsi son utilisation à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles ». Il a souligné que « dans ce contexte, la loi n° 13.21 relative à la culture du cannabis et à ses utilisations licites a été promulguée, visant à organiser cette culture et à la transformer en une activité légale et régulée contribuant au développement des régions concernées ».
L’activiste a insisté sur le fait que « cette grâce Royale constitue véritablement un point de départ pour une nouvelle vie dans les régions de culture du cannabis, permettant à tous les habitants de la région, sans exception, d’exprimer leurs aspirations et leurs espoirs, sans craindre les poursuites judiciaires qui les ont longtemps accablés, eux et leurs familles, et qui les ont transformés en otages des trafiquants de drogue, limitant ainsi leurs chances de vivre dignement ».
Al Khayari a également expliqué que « la nouvelle politique de l’État en matière de drogues repose sur le fait de sortir les agriculteurs du cycle du commerce illégal de drogues, tout en les accompagnant pour leur offrir une véritable alternative qui renforce les opportunités de développement local et lutte contre le trafic illégal de drogues. Dans ce contexte, cette grâce Royale historique permettra une mise en œuvre équitable et efficace de cette politique ».
Par ailleurs, Chakib Al Khayari a conclu que « cette grâce Royale aura également un impact positif et profond au niveau international, car elle démontre sans aucun doute que l’État, par ces démarches stratégiques, cherche sérieusement et fermement à promouvoir la culture du cannabis à des fins légales et de développement, en impliquant toutes les populations des régions de culture du cannabis, sans exception, pour réussir l’expérience de la culture et du commerce légaux ainsi que la lutte contre le trafic illégal de drogues ».
Mohamed El Ghali : La grâce Royale s’inscrit dans les objectifs de régulation et de développement des utilisations légales du cannabis
Le Doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’El Kelâa des Sraghna, rattachée à l’Université Cadi Ayyad, Mohamed El Ghali, a déclaré que la grâce Royale à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple s’inscrit dans les objectifs de régulation et de développement des utilisations légales du cannabis.
El Ghali a affirmé, que cette initiative constitue un renouvellement de cet acte Royal traditionnel, que Sa Majesté accorde à ses sujets en tant que symbole de tous les Marocains, tout en envoyant un message fort sur les valeurs de miséricorde et de pardon.
Le Doyen a souligné que cette initiative Royale, qui concerne les petits cultivateurs de cannabis, valorise les efforts du Maroc pour lutter contre la culture illégale du cannabis et intégrer les petits agriculteurs dans le processus de développement, tout en établissant des ponts avec ceux poursuivis pour des affaires liées à la culture illégale du cannabis.
Khalid Mouna : La grâce Royale, une « décision courageuse » aux répercussions économiques et sociales significatives
L’anthropologue et professeur de sociologie à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Moulay Ismaïl à Meknès, Khalid Mouna, a qualifié la grâce Royale des personnes condamnées dans des affaires liées à la culture du cannabis de « décision courageuse » aux répercussions importantes sur les plans économique et social.
Mouna a précisé, dans une déclaration à la MAP, que cette grâce Royale, dont ont bénéficié 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis, est susceptible d’ouvrir, sur le plan économique, de nouvelles perspectives pour la régulation de cette culture au Maroc.
Il a conclu que cette noble initiative permettra à ces personnes de reprendre leurs activités agricoles et de se réinsérer socialement, ajoutant que cette décision offre également une image positive du parcours accompli par le Maroc dans la régulation et le développement des utilisations légales du cannabis.
Ces diverses réactions des experts et acteurs sociaux mettent en avant les dimensions humanitaires, sociales et économiques de cette grâce, soulignant son potentiel pour engendrer des changements positifs à la fois au niveau local et national. En adoptant une approche proactive face aux enjeux du cannabis, le Maroc montre un engagement fort vers une politique plus équitable et régulée, avec des répercussions prometteuses tant sur le plan intérieur qu’international.