Politique

Maroc en Pénurie : La sécheresse redessine la carte hydrique du Royaume (rapport)

Le Maroc est confronté à une crise hydrique sans précédent, conséquence directe de plusieurs années de sécheresse et d’une diminution drastique des précipitations. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau a dressé un constat alarmant que les dix bassins hydrographiques du pays sont sévèrement affectés, avec un recul significatif des volumes d’eau de surface, qui sont passés de 18 milliards de mètres cubes à moins de 4 milliards de mètres cubes.

Dans un rapport publié sur sa plateforme d’information « maadialna », le ministère souligne que la diminution des précipitations, conséquence directe du changement climatique, a engendré des impacts négatifs sur l’agriculture, l’élevage,l’économie et la société.

Parmi les conséquences les plus notables figure la baisse des niveaux des nappes phréatiques. En effet, la raréfaction des précipitations a entraîné une diminution significative de la recharge des aquifères, compromettant ainsi leur durabilité et leur capacité à satisfaire les besoins en eau pour l’agriculture et la consommation humaine. Certaines nappes phréatiques régressent chaque année de près de 4 mètres, un chiffre alarmant qui a poussé le gouvernement à mettre en œuvre des mesures strictes pour préserver ces ressources.

Le ministère relève également une diminution des volumes d’eau de surface. Les rivières et les lacs peuvent ainsi s’assécher partiellement ou totalement pendant les périodes de sécheresse prolongée, entraînant une pénurie d’eau douce pour les différents usages.

En ce qui concerne l’agriculture et l’élevage, le manque d’eau met en péril ces secteurs. Les cultures sèches et l’élevage sont particulièrement vulnérables à la sécheresse, ce qui a conduit le Maroc à prendre des mesures d’urgence telles que la réduction des surfaces cultivées et le recours massif à l’irrigation localisée.

La qualité de l’eau est également affectée par la sécheresse. Les rivières et les lacs connaissent une dégradation de leur environnement, avec une augmentation de la concentration des polluants et une diminution de la biodiversité.

Enfin, le rapport affirme que la pénurie d’eau peut entraîner une dégradation des conditions socio-économiques, le Maroc étant fortement dépendant de cette ressource pour l’agriculture, l’industrie et le tourisme. Le ministère souligne que le pays a engagé d’importantes actions pour gérer efficacement ses ressources en eau, notamment la construction de barrages, la réalisation de réseaux de transfert d’eau entre bassins, la rationalisation de l’exploitation des eaux souterraines et la promotion de l’économie d’eau, particulièrement dans le domaine de l’irrigation.

Parallèlement, le Maroc mise sur le renforcement de l’offre et le développement de ressources en eau non conventionnelles telles que le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées.