Le Président du groupe Haraki à la Chambre des représentants,Driss Sentissi, a sollicité, ce mercredi, la convocation de Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, devant le Parlement, afin d’apporter des éclaircissements sur les événements récents survenus à Fnideq.
Lors d’une intervention préliminaire à la réunion de la Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication, consacrée à l’examen du projet de loi sur l’industrie cinématographique, Sentissi a affirmé : « La situation actuelle au Maroc nécessite des explications claires à l’opinion publique, or celles-ci se font cruellement attendre. » Il a ajouté : « Fallait-il que nos forces de sécurité restent passives, nous menant ainsi à la réouverture de Ceuta occupée ? »
Le chef de groupe Haraki a également insisté sur l’urgence de la présence du porte-parole du gouvernement au sein du Parlement, soulignant que la conférence de presse hebdomadaire de Baitas, tenue après le Conseil de gouvernement, était insuffisante pour aborder des sujets d’une telle envergure. Il a critiqué la froideur avec laquelle ces conférences de presse sont menées, estimant que « leur ton monotone est en total décalage avec la dure réalité que traverse notre pays ».
Dans le même contexte, le groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants a requis une réunion d’urgence de la Commission de l’Intérieur en présence du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, pour examiner les « circonstances et enjeux » entourant les récentes tentatives massives de migration clandestine. Dans une lettre adressée au président de ladite commission, le groupe a rappelé que l’opinion publique a été témoin, à travers les médias et les réseaux sociaux, de scènes poignantes montrant des centaines de jeunes et de mineurs tentant de rejoindre Ceuta par la mer ou via des passages illégaux, incités par des contenus numériques douteux.
Le groupe a également souligné que si les autorités marocaines ont agi avec professionnalisme pour faire face à cette crise, des images circulant sur les réseaux sociaux, dont l’authenticité reste à vérifier, ternissent l’image du pays et menacent les efforts entrepris dans la lutte contre l’immigration clandestine.
En outre, il a été insisté sur la nécessité d’un dialogue entre le gouvernement et les représentants de la nation afin de clarifier les zones d’ombre entourant ces événements et de fournir des explications quant à leurs causes et conséquences. Ce dialogue permettrait aux institutions de se pencher sur les facteurs sous-jacents à la participation massive des jeunes à cette vague de migration collective. Le groupe du progrès et du socialisme a également mis l’accent sur la révision des politiques publiques visant à améliorer les conditions de vie des jeunes, en particulier ceux issus de milieux précaires.
Les forces de l’ordre marocaines ont déjoué une tentative de migration massive vers Ceuta, arrêtant plus de 4 455 individus, dont 3 795 Marocains adultes, 141 mineurs et 519 ressortissants étrangers. Soixante-dix personnes soupçonnées d’organiser ces migrations clandestines ont été placées en détention.
De son côté, Mohamed Ouzzine, député du groupe Haraki, a déploré le silence gouvernemental face aux « événements graves » de Fnideq, qui portent atteinte à l’image d’un Maroc en pleine mutation stratégique sous l’impulsion visionnaire du Roi Mohammed VI. Il a exhorté le porte-parole du gouvernement à faire toute la lumière sur les faits.
Le député a par ailleurs dénoncé l’absence de communication proactive de la part de l’exécutif, laissant l’opinion publique dans une confusion totale, où vérité et désinformation s’entremêlent, notamment à travers la diffusion de vidéos et images compromettantes pour les forces de l’ordre.
Par ailleurs, Ouzzine a insisté sur la nécessité de revoir en profondeur les politiques publiques destinées à la jeunesse, lesquelles, selon lui, échouent à répondre aux aspirations légitimes des nouvelles générations. Ces événements, a-t-il conclu, sont un signal d’alarme pour l’exécutif, l’invitant à présenter des alternatives viables afin d’intégrer pleinement les jeunes dans la vie publique, et ainsi prévenir le retour en force de la migration clandestine.