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Maroc : quand l’industrie s’adapte à la crise sanitaire

Une usine d’éthanol remise en état en une semaine, des usines de textile qui se reconvertissent pour la confection de masques, une unité industrielle qui lance une chaîne de production de respirateurs artificiels… l’industrie marocaine s’est adaptée à la pandémie du coronavirus.

Pas moins de 500 respirateurs artificiels, 100 % « Made in Morocco », sont en cours de fabrication sur les chaînes de la Société d’étude et de réalisation mécanique de précision (SERMP). La filiale du groupe Le Piston français, qui fabrique depuis 2005 des ensembles mécaniques aéronautiques, a su adapter son unité de l’aéropôle de Nouaceur pour faire œuvre utile durant crise sanitaire.

« La conception de ce respirateur est totalement marocaine, de la fabrication du moteur réducteur, aux cartes électroniques, en passant par les autres pièces mécaniques jusqu’à l’assemblage », a expliqué Badre Jaâfar, lors du lancement de la production, en présence du ministre de l’Industrie.

Avant d’en arriver à une production en chaîne, quelques semaines ont été nécessaires pour le développement de ce respirateur qui sera déployé dans les centres hospitaliers.

« Le ministère de l’Industrie a invité, dès le début de la crise, un groupe d’experts comprenant des ingénieurs en électronique et en mécanique, des industriels et des entrepreneurs, en plus d’un groupe d’organismes scientifiques et industriels pour discuter du développement d’un produit scientifique adapté à la situation actuelle », avait révélé le professeur chercheur Hafid Griguer à des médias marocains.

Dans les laboratoires de l’Université Mohammed VI à Benguérir, l’équipe-projet composée d’une vingtaine d’experts a du s’y prendre à cinq reprises avant d’aboutir au modèle actuellement « opérationnel qui peut pallier le manque d’équipements ». Et le travail de recherche & développement se poursuit à en croire le ministère de l’Industrie qui promet une « version encore plus sophistiquée ».

Prouesses industrielles

Adapter l’outil industriel pour la confection de produits devenus vitaux – et faisant l’objet de guerres commerciales entre puissances mondiales en cette ère de pandémie – a été une approche adoptée par d’autres sociétés industrielles marocaines.

Micagricol a déjà su par le passé se réinventer après l’interdiction de l’utilisation des sacs en plastique en 2016. L’entreprise avait transformé son outil industriel pour remplacer la fabrication de la très réputée « mika » noire par des sacs non tissés. « Ces machines servent désormais à fabriquer des masques de protection avec un process 100 % marocain », explique Abdelaziz Lazrak, co-gérant de Micagricol.

Des chaînes de production de son unité la zone industrielle de Sidi Maârouf, 600 000 masques sortent quotidiennement et les travaux sont en cours pour monter à un million de masques par jour. Une capacité que la société Soft Tech a déjà triplée à partir du 15 avril, à en croire son directeur général Abdellatif Kabbaj.

À côté de ces deux sociétés, IKS Marrakech a été également parmi les premières à avoir décroché la certification pour la fabrication des masques, selon une norme fixée par l’Institut marocain de normalisation « inspirée des standards internationaux, dont la norme française. »

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