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Changeons de cap

C’est une vérité de la Palisse, la situation n’est pas rose : un éclatement du champ partisan, un mini blocage, une situation sociale tendue, les signaux économiques au rouge, et on procède en catimini à la fluctuation du dirham, euphémisme pour dévaluation. Et pour clore, on promet aux parents, en guise de « réforme » du grand champ de l’éducation, de leur faire prendre en charge le coût ou une part du coût, de l’éducation de leurs enfants. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, même la pluie nous a boudé, pour un temps.

La crise en économie, nous le savons, n’est pas chose négative. Elle prépare en secret la solution. Cela ne dispense pas ceux qui sont aux commandes, et ceux qui ont le commerce des idées, par un effort d’ingéniosité de sortir de l’ornière, autrement dit, de changer de paradigme.

Prenons le cas de l’éducation. Toute personne, un tant soit peu avisée, sait qu’on ne peut aborder ce chantier par des effets d’annonce, (nous en avons soupé : Charte, Plan d’urgence…), ni pas des mesures populistes (tayssir et cartables…), mais par une vision, et c’est cette vision qui pourrait faire accepter, pour les parents que pour les enseignants les mesures difficiles voire impopulaires.

On met la charrue avant les bœufs. On exige le payement. Soit ! Mais pourquoi faire ? Perpétuer un enseignement au rabais qui ne prépare ni à l’emploi ou à l’épanouissement de l’apprenant. Il aurait été intelligent de plancher sur une vision de notre enseignement, de la présenter à l’opinion publique, et dire droit au peuple dans les yeux, point de populisme.

Il aurait été avisé que le Ministre des finances monte au créneau, voire le chef du gouvernent, et explique les raisons de la dévaluation.

La gouvernance procède de la compétence, soit, mais aussi du courage et de la cohérence. Churchill avait ce mot : je vous promets des larmes et des peines. Pour la bonne cause. Et les peuples sont prêts à consentir les plus grands sacrifices pour les grandes causes. Or, les causes ne sont pas que des discours ou des slogans, mais des idées qui habitent ceux qui les lancent.

Autre élément qui a déserté notre champ publique, la pensée. Autrement dit des idées que nous confectionnons en lieu et place du prêt à porter dont nous sommes friands.

Oui, il y a crise, mais ayons le courage d’avoir le courage de nos idées (excusez le pléonasme), et l’intelligence de confectionner de nouveaux paradigmes. Se tromper est humain, les humains évoluent, le monde se transforme, les idées changent, et ce qui était valable hier, pourrait ne pas l’être aujourd’hui. Hannah Arendt disait que c’est dans le vide de la pensée, que s’inscrit le mal. Le vide, on n’en est pas loin ! Le mal, qu’Allah nous en préserve.

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