Politique

Pourquoi l’Europe devrait également reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental

Des avancées notables ont été réalisées sur le front libyen, grâce aux efforts du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie, de l’Égypte, en plus des pays européens et des États-Unis.

La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ne pouvait pas survenir à un moment plus favorable pour les régions du Maghreb et du Sahel. Des avancées notables ont été réalisées sur le front libyen, grâce aux efforts du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie, de l’Égypte, en plus des pays européens et des États-Unis. La force conjointe du G5 pour le Sahel (FC-G5S) obtient des résultats positifs dans la lutte contre le terrorisme sur le terrain grâce aux opérations SAMA1 et SAMA2.

Sur le front du Sahara occidental, l’armée marocaine est intervenue, de manière non combattante, pour libérer le col de Guerguerat de l’occupation illégale de la milice du Polisario. Cette intervention a permis de garantir la libre circulation des biens et des personnes après avoir été bloquée pendant trois semaines. Le blocus a été imposé par des civils que le Polisario (mouvement indépendantiste) a utilisés comme boucliers humains. Ce blocus de trois semaines privait les marchés d’Afrique de l’Ouest de denrées alimentaires et de médicaments de base, en provenance d’Europe et d’Afrique du Nord, lors d’une crise provoquée par une pandémie. En outre, divers pays ont accepté d’ouvrir des consulats sur le territoire, reconnaissant ainsi, de facto et de jure, la souveraineté du Maroc sur le territoire.

Une dynamique a été créée sur le conflit du Sahara occidental. Le décor a été planté en 2014 lorsque l’ancien président Obama a signé un projet de loi autorisant l’utilisation de l’aide américaine au Maroc au Sahara occidental et lorsque l’UE a signé avec le pays nord-africain des traités sur l’agriculture et la pêche qui incluaient le territoire contesté. Les accords entre la Russie et les pêcheries marocaines incluent également le Sahara occidental. Ces hochements de tête tacites à la souveraineté ont ouvert la voie à la récente vague de reconnaissances directes de la part des États-Unis et des pays africains et arabes. La légalité internationale est en train de s’écrire en ce moment même.

Mais l’Europe ne doit pas rester inactive. Jouer le rôle de spectateur passif alors qu’elle a tant de choses en jeu, économiquement et du point de vue de la sécurité en Afrique du Nord et au Sahel n’est pas sage. En reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, elle pousserait les parties concernées à explorer le Plan d’autonomie, loué par le président Trump, et si souvent salué par les membres du Conseil de sécurité et d’autres grands acteurs mondiaux comme une solution « crédible et réaliste » depuis 2007, date à laquelle il a été proposé par le Maroc pour sortir de l’impasse.

La reconnaissance par l’Europe de la souveraineté du Maroc sur le territoire permettrait également à l’Algérie de ne plus avoir à soutenir le Polisario et les dizaines de milliers de Sahraouis qu’elle considère comme des « réfugiés ». L’Algérie pourrait au contraire utiliser ses ressources pour faire face aux crises politiques, économiques et sociales internes qui secouent le pays depuis des années. De plus, l’Algérie a une longue frontière avec le Mali et la Libye et est financièrement tendue pour contrôler les mouvements des groupes terroristes sur son vaste territoire. L’Algérie et le Maroc pourraient coordonner leur action et échanger des informations précieuses pour surveiller la criminalité et la terreur transfrontalières et contribuer à l’effort de la communauté internationale (mené par la France, les États-Unis, le MINUSMA, la force conjointe du G5 pour le Sahel, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres) pour stabiliser et pacifier la région du Sahel. La coordination entre les deux pays du Maghreb concernant la question libyenne pourrait accélérer le processus de réconciliation politique et renforcer l’effort de reconstruction nécessaire à la stabilité de la région et de toute l’Afrique du Nord.

Une Afrique du Nord-Ouest stable et prospère n’est pas seulement importante pour l’Europe, en proie à des vagues d’immigration, au crime organisé et aux menaces terroristes, mais elle constitue également un point d’entrée important pour renforcer la dynamique récemment créée sur le terrain dans la région du Sahel. Les éléments du Polisario et les populations de Tindouf privées de leurs droits pourraient devenir des proies faciles pour les groupes djihadistes qui opèrent dans tout le Sahel et partagent une croyance dans l’idéologie islamiste extrême, comme l’État islamique du Grand Sahara (ISGS), le Nusrat al-Islam (JNIM), Ansar ul Islam (Burkina Faso) et d’autres. Une solution gagnant-gagnant pour le Sahara occidental via la solution de l’autonomie sous souveraineté pourrait aider à rapatrier les « réfugiés » et à intégrer les milices du Polisario dans les structures militaires et politiques officielles de l’Algérie, du Maroc et de la Mauritanie. Les trois pays pourraient travailler ensemble pour créer une stabilité qui pourrait avoir un impact positif sur la Méditerranée, l’Afrique du Nord, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest.

L’Europe aurait beaucoup à gagner de cette évolution, mais elle doit agir maintenant. L’Europe doit reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire et pousser les parties à s’asseoir ensemble et à discuter d’une solution gagnante pour tous. Des solutions de guerre, de référendum et de non guerre-pas de paix ont été tentées dans le passé et ont échoué. Donnons une chance à une solution gagnante pour tous : L’autonomie sous souveraineté. Les États-Unis ont fait leur part. L’Europe doit faire de même. Le moment est venu. C’est une chance que nous devons saisir au nom de la paix, d’un avenir meilleur et de l’espoir pour les jeunes générations de tous les pays africains et arabes. Et pour l’Europe aussi.

 

 

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