Politique

Une vague de transhumance au sein de certains partis à l’approche des élections

Des signes de nomadisme seraient de plus en plus patents dans le champs politique national, alors que les échéances électorales approchent. Plusieurs élus nationaux et locaux ont annoncé récemment leur intention de changer la couleur de leurs appartenances. Mais s’agit il, pour autant, d’un début d’une vague de transhumance politique?

Mardi dernier, la coordination régionale du Rassemblement National des Indépendants (RNI) à Souss Massa a ainsi décidé de geler les activités de son parlementaire Khaled Al Channak, l’un des acteurs économiques en vue dans la région. Elle lui a demandé d’apporter des éclaircissements dans un délai de cinq jours après avoir rejoint les rangs du parti de l’Istiqlal (PI). Le député aurait, en effet, été pris en photo avec Nizar Baraka le secrétaire général du PI et son coordinateur régional d’Abdessamad Kayyouh.

Dans un communiqué reçu par le journal « Al Oâmk », le RNI explique que cette décision a été motivée par «la confusion » qu’aurait  provoqué l’initiative de ce parlementaire « au sein du parti et dans l’opinion publique compte tenu de ses obligations morales et politiques envers ceux qui ont voté pour la liste du RNI et qui lui ont permis de remporter un siège à la Chambre des représentants ».

Khaled Al Channak est l’un des acteurs économiques en vue dans la région de Souss-Massa. Son départ présumé du RNI serait dû à des différends nés du dernier congrès régional du parti tenu en 2019.

 

Durant cette semaine encore, le patron du RNI en personne, Aziz Akhannouch, a accueilli, au siège du parti, la parlementaire du PJD Intisssar Zahidi qui avait annoncé, en grande pompe, depuis plusieurs mois déjà, son intention de quitter les rangs du parti de la lampe. Elle a ainsi été accueillie, à bras ouvert, elle et 4 autres élus de la ville de Temara, par 3 leaders du RNI.

D’autres cas de migration politique ont été signalés tout au long des dernier mois touchant pratiquement tous les partis, mais en l’absence de statistiques globales et crédibles, émanant du ministère de l’Intérieur ou de la Cour constitutionnelle, leur nombre reste limité et certains médias se focalisent sur les migrations qui touchent le parti leader de la majorité, le PJD.

Toutefois, ce qui semble certain, c’est que l’article 61 de la Constitution, qui a interdit pour la première fois au parlementaire de migrer vers un autre parti sous peine d’être déchu de son mandat, a fortement limité le phénomène de transhumance. On est loin du phénomène du PAM post élections 2007. En effet, selon le journal « Al Qods Al Arabi » au cours du mandat parlementaire actuel 2016-2021, seuls sept parlementaires ont été déchus de leur mandat par la Cour constitutionnelle en raison de migrations politiques, contre 111 cas durant le mandat précédant. Mais quelle est la situation des élus locaux ?

Rappelons que la loi n’interdit le nomadisme que durant les 5 année du mandat électoral, ce qui signifie que l’élu peut, librement, changer d’allégeance ou d’appartenance par conviction ou par principe, en dehors de la durée de son mandat.

 

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