Politique

Mohamed Moubdiaâ : « l’empereur» de Fqih Bensaleh dans le collimateur de la justice

Cité dans de multiples rapports d’Institutions de contrôles financiers pour dilapidations présumés de deniers publics, le parlementaire Mohamed Moubdiaâ fait, ces jours-ci, les choux gras de la presse au Maroc.

Surnommé « l’empereur de Fqih Bensaleh », la ville dont il dirige le conseil municipal depuis plus de deux décennies, Moubdiaâ avait l’habitude de signer des marchés qui coûtent des milliards sans qu’il soit inquiété.

Aujourd’hui, des rapports de l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur et de la Cours des comptes jettent la lumière sur plusieurs cas de gaspillage de l’argent public par cet ex ministre du gouvernement Benkirane, et actuel président du groupe du mouvement populaire à la Chambre des représentants.

À l’heure actuelle, ces rapports sont décortiqués par la Brigade Nationale de la Police judiciaire (BNPJ) sous la supervision du procureur général près la cour d’appel de Casablanca suite à une plainte de l’Association marocaine pour la protection de l’argent public. Ils révèlent ainsi que des marchés publics relatifs à des projet de réhabilitation urbaine (des études et des contrats de travaux) ont été conclus en violation des lois et règlements en vigueur.

Maigre garantie et exclusion de concurrents

Le rapport de l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur a en effet mis en lumière plusieurs enfreintes à la loi. L’une d’elles est la décision du conseil municipal de lancer, en violation des dispositions de l’article 1 du décret 2-12-349 des marchés publics, un appel d’offres pour le marché n° 8-2013 relatif au traitement des eaux usées, alors que les travaux objet dudit marché, étaient déjà en cours sous la supervision du bureau d’études BIECTRA.

De plus, les études pour la réalisation de ce marché avaient déjà réalisés par ce même bureau et ne nécessitaient qu’une mise à jour pour être en conformité avec ce qui est requis par le marché 2-2015. Celui qui avait obtenu ce marché avait reçu, conformément aux dispositions de l’article 7 du cahier des charges du marché n° 8-2013, tous les documents et les informations nécessaires pour la réalisation du plan d’aménagement de l’assainissement liquide de la ville. Ces études qui vont coûté à la ville 800 millions de centimes et les travaux d’aménagement urbain comprenaient notamment le carrelage, la voirie, l’éclairage public, les espaces verts …

Un autre marché, n° 05-2006 pour réaliser des études, dont ni le coût ni la date ne sont précisés, a été conclu avec les sociétés BIECTRA et FABER en 2006. II est toujours ouvert ce qui enfreint l’article 75 du décret du 30 décembre 1996 relatif aux marchés publics. Une somme de 29 743 519,80 dh a déjà été déboursée en 2003 au profit du concessionnaire.

Ce même rapport d’inspection a révélé que la voie a été clairement ouverte à BIECTRA au détriment de deux soumissionnaires (SMEC et NOVEC) exclus de la course sous prétexte que la société SMEC ne disposait pas de crédits requis pour le consulting, ce qui est contraire aux dispositions de l’article 157 du décret relatif aux marchés publics. Au final, un montant de 8 millions de dh a été déboursé pour ces études mais les travaux n’ont pas encore été achevés.

Concernant le marché n° 2-2015 relatif aux études de réhabilitation urbaine de la ville de Fquih Bensaleh, il s’est avéré qu’il a également été conclu pour réaliser des travaux qui avaient déjà commencé.

Fraudes dans les marchés

Les marchés 12-2014, 14-2014, 6-2016, 7-2016 et 9-2016, révèlent, quant à eux, que la commune de Fquih Bensalah a payé cinq millions de dh pour des travaux qui n’ont pas été achevés par les concessionnaires ADAMISTITAMAR et LACONTRALE sachant que le bureau d’études chargé du suivi des travaux et les techniciens de la commune ont attesté de la validité et de la crédibilité des travaux réalisés.

De nombreuses malversations ont entaché les différents marchés conclus par le Conseil municipal, notamment la non-signature du document relatif au prix estimatif par le maître d’ouvrage (la municipalité de Fqih Bensaleh), la non-inscription du prix dans le procès-verbal de la commission de l’appel d’Offre, contrairement aux dispositions légales.

Par ailleurs, les travaux ont été suspendus pendant longtemps pour les deux marchés n°3-2015 et 11-2015, sans prendre les mesures nécessaires à cet égard. Des travaux qui plus est présentent plusieurs défauts notamment ceux relatifs à la construction de la route du quartier « Al Makhzen ».

oncernant l’aménagement de l’avenue Allal Benabellah, le marché a été attribué à une entreprise qui ne dispose pas de références techniques suffisantes pour les travaux d’éclairage et d’aménagement des lieux publics. De plus, le matériel de construction a été facturé à des prix trop élevés, comme le ciment facturé à 4000 dh la tonne, alors que son prix sur le marché ne dépasse généralement pas 1000 dirhams.

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