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L’intercommunalisation des territoires ruraux : un levier de développement et de résilience

Sans aucun doute, la définition de ce qui est nommé l’espace rural a longtemps fait les délices de la réflexion académique, et continue d’ailleurs de le faire. C’est un enjeu à la fois géographique, toute zone en dehors de l’espace urbain caractérisé par un mode d’organisation particulier (formes et densité d’habitat, type d’activités agricoles et de paysages agraires) et social, car il est considéré comme une identité sociale associée à une culture communautaire et à des représentations collectives héritées du temps long (Kayser, 1990; Mendras, 1995).

Dans l’espace rural au Maroc, les unités administratives de base sont les communes qui sont regroupées administrativement en caïdats, et suite au découpage de 2014, le nombre des communes rurales s’élève à 1282 communes, réparties sur 33000 douars et centres ruraux (le chiffre des douars selon le recensement de 2004), qui ont bénéficié de politiques publiques spécifiques mais qui semblent connaitre encore des écarts de développement très importants, Sachant que le nombre de ses populations atteint 14453409 personne (selon le recensement de 2014).

Généralement, les espaces ruraux au Maroc sont souvent caractérisés par une faiblesse des caractéristiques démographiques et socio-économiques.

Sur la base de ce qui précède, Il faut valoriser le processus de l’intercommunalité rurale dans l’identification des centres ruraux émergents notamment au niveau des projets territoriaux, en se basant sur une cartographie des communes regroupées, homogènes et interactives, basé sur trois niveaux de territoires :

– Les territoires ruraux périurbains et des marges urbaines.
– Les territoires ruraux autour d’un pôle.

– Les territoires ruraux sans pole.
Et pour atteindre nos objectifs, le processus de l’intercommunalité doit respecter quelques principes opérationnels :

– Articuler les programmes de développement pour canaliser et orienter d’une manière pertinente les projets territoriaux.

– Renforcer le système d’acteurs en se basant sur le niveau de la territorialisation qui permet aux acteurs d’être plus efficaces qui travaillent dans un système structuré dans le but, d’une part de créer des projets de développement, et d’autre part de faciliter leur articulation entre eux. Ce qui les rend capables de construire des zones territoriales locales grâce à un processus de territorialisation positif (reterritorialisation), où les acteurs deviennent acteurs positifs ayant des relations de communication entre des espaces non connectés auparavant.

– Agir à l’exemple de certains pays comme l’Allemagne, la France et l’Espagne pour rationaliser les structures par des regroupements et des nouvelles recompositions territoriales, et bénéficier des expériences nationales : le cas du Groupement des communes El Warda dans le territoire de Dadès-M’goun (province de Tinghuir) qui aura une incidence sur l’orientation des projets territoriaux en particulier et sur la structure territoriale en général.

LAYACHI Nabil
Docteur en Géographie Humaine et Spécialiste en matière de développement territorial et migration internationale

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