Société

Une taxe pour les touristes juifs au Maroc: Serge Berdugo dans l’embarras

Le président de la communauté juive au Maroc et ex ministre du tourisme Serge Berdugo est au cœur d’une polémique née d’un projet de taxe casher visant les touristes juives en visite au Maroc.

Pour pouvoir manger de la nourriture casher, principalement la viande, respectant les normes de la religion juive, une taxe de 4 euros par nuit et par personne (environ 40 Dh) aurait, ainsi, été proposée par la Commission de la Cacheroute de Casablanca présidée par Serge Berdugo. C’est une chaîne de télévision israélienne qui a révélé l’information récemment.

La taxe aurait même reçu l’aval de plusieurs départements ministériels au Maroc. Selon le journal « le Desk », une circulaire datée de juillet dernier a été émise, dans ce sens, par les ministres de l’Intérieur, de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie et du Tourisme. Elle exige des établissements touristiques et des tours-opérateurs l’obtention préalable d’une « autorisation Teoudah, spécifique aux aliments casher, et délivrée par la Commission de la cacheroute de la communauté juive de Casablanca ».

Cette taxe qui tombe mal dans un contexte de normalisation des relations du Maroc avec Israël et de début de sortie de la crise Covid 19 suscite la colère de plusieurs acteurs économiques très actifs dans ce segment touristique. Des hôtels et des agences de voyage français et marocains ont menacé de porter l’affaire devant la justice si une solution n’est pas trouvée.

En attendant, ils tentent des négociations. « Pour l’’instant, la procédure en est encore au stade de la concertation » déclare au « Desk », Mikael Ohayon, directeur associé au sein du groupe Schapira, chargé de représenter les intérêts des tour-opérateurs dans cette affaire. «J’ai écrit au rabbin de Casablanca, car aujourd’hui, nous essayons d’avoir des éclaircissements concernant ce dispositif. Si jamais la réponse apportée ne nous plait pas, alors nous entamerons une procédure judiciaire pour atteinte à la liberté religieuse, et potentiellement à la liberté d’entreprendre ». a-t-il ajouté.

L’Institut Marocain de Normalisation (IMNOR) qui accorde des certifications au Maroc, a également été contacté par la Commission de la Cacheroute concernant la certification casher. Ce qui confirme le sérieux de cette démarche controversée.

Après avoir nié, dans un premier temps, l’existence même de ce projet de taxe via un communiqué publié par la MAP, la Commission de Berdugo tente, apparemment, de faire marche arrière. Ses responsables ont déclaré au journal marocain qu’il ne s’agit pas de taxe mais d’une mesure visant la réglementation du marché du casher au Maroc et la collecte de fonds pour aider financièrement la communauté juive en difficulté.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *