Économie

Exclusif: l’hydrogène vert, transition énergétique et croissance durable au Maroc

A l’heure du débat mondiale sur l’environnement et dans le sillage de la Cop 26, le Maroc vient d’adopter une feuille de route pour l’hydrogène vert, un produit de l’énergie renouvelable appliqué dans divers domaines comme l’industrie, l’électricité, le transport, le résidentiel..etc.

Intitulé « Hydrogène vert, vecteur de transition énergétique et de croissance durable » ce document dont le journal Al Oâmk (rédaction arabophone) détient une copie, vise à produire de l’énergie propre et à réaliser la transformation énergétique.

Dans son introduction la feuille de route, indique que le Maroc a initié une dynamique régionale qui a pour objectif de créer une filière économique et industrielle autour de molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, afin de consolider sa transition énergétique en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et soutenir la décarbonation de pays partenaires ».

Cet élan s’appuie notamment sur la valorisation d’un potentiel en sources d’énergies renouvelables exceptionnel ainsi qu’une expertise acquise durant les 10 dernières années. Le Conseil Mondial de l’Énergie a identifié le Maroc comme un des 6 pays avec un fort potentiel de production et d’exportation d’hydrogène et de dérivés verts.

Le Maroc a développé un modèle énergétique favorable à la production de l’hydrogène vert, basé essentiellement sur la montée en puissance des énergies renouvelables affichant des objectifs ambitieux et volontaristes quant aux capacités à installer pour dépasser le cap de 52% à l’horizon 2030, annoncé lors de la COP21.Le Maroc peut ainsi devenir un acteur majeur dans le développement de la filière hydrogène vert au niveau régional, avec un potentiel de production qui pourrait représenter environ 4 % de la demande mondiale.

selon la feuille de route, la demande nationale sur l’hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4 térawatt-heures (TWh) par an (1 TWh équivaut à 1000 gigawatt-heures) en 2030. Cette demande passera en 2040 à 22 TWh avec une capacité de 12 GW. Pour sa part, la demande d’exportation est estimée à 10 TWh en 2030, avec une capacité allant jusqu’à 6 GW à partir de sources d’énergie renouvelables. Elle passera, selon les estimations, à 46 TWh en 2040, avec une capacité allant jusqu’à 25 GW, puis la demande à l’exportation en 2050 s’élèvera à 115 TWh, avec une capacité allant jusqu’à 60 GW.

L’investissement total nécessaire pour développer l’industrie de l’hydrogène vert varie entre 140 milliards de Dh et 1000 milliards de Dh entre 2020 et 2050 avec un potentiel de création de postes d’emplois estimé à 156000 en 2050. En 2030, ce potentiel sera de 2700 postes d’emplois directs et de 13500 postes d’emplois indirects.

S’agissant du chiffre d’affaires annuel, il est estimé à 22 milliards de Dh en 2030, à 102 milliards de Dh en 2040, et il devrait s’élever à 330 milliards de Dh en 2050. La réduction des émissions de gaz à effet de serre, auquel contribuera l’hydrogène vert, atteindra un million de tonnes en 2030, puis passera à 6 millions de tonnes en 2040 et à 11 millions de tonnes en 2050.

La feuille de route repose sur 8 mesures : la réduction des coûts tout au long de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert et de ses dérivés, la création d’un pôle marocain et régional de recherche et d’innovation, et la mis en place de mesures assurant une intégration industrielle locale. A cela, s’ajoute des mesure relatives au financement et au développement de marchés intérieurs.

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